La marketplace américaine Wish, connue pour vendre des produits à petit prix, a été condamnée le 10 mars 2023 par le tribunal correctionnel de Paris. L’entreprise va devoir s’acquitter d’une amende de 3 millions d’euros pour avoir mis en place des pratiques commerciales trompeuses. Depuis plus de deux et demi, la plateforme d’e-commerce est dans le viseur de l’État.

Wish, le spécialiste des fausses promotions

Selon l’Informé, Wish a été condamnée pour avoir pratiqué de faux rabais épinglés sur son site. Pour faire simple, au lieu d’annoncer le prix le plus bas pratiqué sur un produit au cours du mois précédant la promotion, la société américaine a choisi la somme qui l’intéressait le plus. De ce fait, la promotion donne l’illusion au client d’être plus attractive alors que l’information qui lui est présentée, est fausse.

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) avait durci en mai dernier ses règles dans le but de lutter contre ce type de faux rabais. S’il était possible pour ces sites de définir à leur guise le tarif de référence sur lequel ils appliquaient la réduction, ce n’est désormais plus le cas. Un véritable coup dur pour la plateforme qui avait une stratégie qui se basait sur les flous de cette réglementation.

La marketplace est connue, tout comme Aliexpress et consorts, de proposer des produits à prix mini. Pour attirer un maximum de clients, Wish proposait de grosses promotions basées sur des prix d’appel plutôt exorbitants. En passant à un prix bien plus raisonnable, les consommateurs s’intéressaient au produit, persuadé de faire une bonne affaire. Bien entendu, le prix annoncé était bien celui de l’objet vendu, mais il y a plusieurs mois voire plusieurs années. Entre-temps, le tarif du bien avait baissé, mais Wish ne le mentionnait pas.

Wish devait être déréférencé, mais ça ne semble pas avoir été fait

Ce n’est pas la première fois que Wish est en difficulté en France. En novembre 2021, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, avait pris la décision de déréférencer la plateforme d’e-commerce sur le web français. Cette décision faisait suite à une enquête menée par la DGCCRF.

En septembre 2020, le gendarme français de la concurrence s’intéressait aux différents produits vendus par Wish, vérifiant s’ils respectaient bien le protocole de sécurité strict de l’Union européenne. En parallèle, la DGCCRF s’est penchée sur les pratiques commerciales de l’entreprise. Après dix mois d’enquête, celle-ci aurait « permis de révéler la mise en vente d’un grand nombre de produits non conformes et dangereux, avec des taux de dangerosité particulièrement élevés pour certaines familles de produits » selon les dires du ministère de l’Économie.

Le Conseil Constituionnel a par la suite validé ce déréférencement, obligeant la marketplace à ne plus figurer sur les moteurs de recherche et les magasins d’application en France. Malgré cela, cette décision ne semble pas avoir été appliquée depuis sa validation. Le 10 mars 2023, le régulateur français de la concurrence a demandé aux géants du web, dont Google, de continuer à référencer Wish sur ses outils selon Politico, sans donner plus d’explications.