Le gouvernement britannique est lui aussi en passe d’interdire TikTok sur tous les appareils gouvernementaux. L’étau se resserre grandement autour du réseau social chinois, qui suscite de plus en plus d’inquiétudes de la part des pays occidentaux.

Un risque de TikTok pour les données sensibles avéré

La décision des autorités du Royaume-Uni intervient après que des experts du Centre national de cybersécurité ont analysé l’application et identifié des risques liés aux informations sensibles. Selon The Times, le gouvernement va ainsi recommander à ses employés de la supprimer de leurs appareils professionnels ; sans pour autant les obliger.

Certaines institutions du pays, dont le Parlement, ont d’ores et déjà fermé leurs comptes officiels sur TikTok, mais de nombreux députés et ministres continuent de l’utiliser pour atteindre leurs jeunes électeurs.

« D’importantes questions subsistent quant à la capacité de TikTok à agir comme un cheval de Troie en matière de données. Les juridictions dans lesquelles l’algorithme est défini et entraîné, et les données transférées dans le cadre de ce processus auxquelles le personnel de TikTok peut avoir accès dans le monde entier. En tant que pays, nous sommes restés trop longtemps inactifs face à des technologies qui exploitent les données. Le gouvernement doit reconnaître qu’il a le devoir de protéger notre peuple contre l’acquisition de nos données personnelles par un État hostile », affirme Alicia Kearns, présidente de la commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes.

Elle considère, en outre, le bannissement de TikTok sur les appareils du gouvernement comme un « soulagement ».

Une législation qui inquiète grandement

Cette décision du Royaume-Uni fait suite à des annonces similaires de la part d’autres pays occidentaux. En décembre 2022, les États-Unis ont été les premiers à imposer une interdiction de l’application sur les appareils gouvernementaux. Récemment, le Canada, le Danemark ainsi que le Parlement et la Commission européenne leur ont emboîté le pas.

Les autorités dénoncent le lien de ByteDance, la maison mère de TikTok, avec le gouvernement chinois, et craignent que la plateforme ne soit exploitée à des fins d’espionnage. Si l’entreprise nie ces accusations, la législation chinoise en matière de renseignement exige que les entreprises du pays aident le Parti communiste et ses services de renseignement lorsqu’on le leur demande. Cette loi inquiète particulièrement les responsables occidentaux.

De son côté, TikTok essaye de convaincre les autorités de sa bonne volonté. La semaine dernière, la société a présenté un plan pour stocker les données personnelles des Européens localement. Pour l’heure, ses efforts semblent toutefois vains.