La direction interministérielle du numérique (DINUM) a publié, le 9 mars, sa feuille de route pour mettre en place la nouvelle stratégie numérique de l’État. Son objectif est de le rendre « plus efficace, plus simple et plus souverain » grâce à différents leviers d’action. Pour y parvenir, elle a axé son plan d’action autour de quatre priorités : la restructuration des organisations publiques, le renforcement des compétences numériques, le développement de l’exploitation effective des données et la préservation de la souveraineté numérique de l’État.

Quatre piliers pour réussir à mettre en place sa stratégie numérique

Pour mettre en place la nouvelle stratégie numérique de l’État, la DINUM va d’abord procéder à une restructuration des organisations publiques. Selon elle, il est nécessaire de mettre en place « des équipes pluridisciplinaires intégrées plutôt que des équipes en silos ». Ces changements devraient permettre aux projets d’être réalisés dans les délais impartis, avec les budgets accordés. Les ministères auront également la possibilité d’être accompagnés par une « brigade d’intervention numérique », composée d’une vingtaine de personnes, chargée de les conseiller grâce à leurs compétences et expertises dans de nombreux domaines (accessibilités, cloud, UX, écoconception, etc.).

À cette réorganisation s’ajoute le renforcement des compétences numériques au sein de l’État en recrutant davantage de personnes qualifiées dans le secteur. La DINUM veut attirer et fidéliser des « talents du numérique », capables de maîtriser les outils informatiques, dans les années à venir. Sans eux, « l’État sera incapable de tirer parti de la transition numérique », note le rapport (PDF).

La troisième priorité de la direction est de développer l’exploitation effective des données pour rendre l’État plus efficace lors des actions à destination des citoyens, des entreprises et des agents publics. Afin d’y arriver, Stéphanie Schaer, à la tête de la DINUM depuis septembre 2022, prévoit d’utiliser la politique open data de la France. Un incubateur de projets data, le « datalab » devrait voir le jour pour faire vivre « les programmes data au sein des ministères ». Une enveloppe de financement de 10 millions d’euros a été présentée dans le cadre de ces projets.

Enfin, la DINUM veut préserver la souveraineté numérique de l’État, notamment en investissant dans des outils numériques mutualisés, comme FranceConnect. Ces derniers seront, pour la plupart, développés en open source afin de garantir « la maîtrise, la pérennité et l’indépendance du système d’information de l’État ». Stéphanie Schaer explique que « nous voulons aller vers une suite collaborative open source pour les agents publics » à un coût visé de 50 euros par utilisateur par an.

Pour garantir le bon déroulement de cette feuille de route et de la stratégie numérique de l’État, la DINUM va entreprendre le recrutement de 40 employés supplémentaires d’ici à 2024. Ces effectifs passeront alors de 180 agents à 220. Dans le cadre de la loi de finances pour 2023, ses crédits ont également été augmentés de 5,2 millions d’euros.