Meta est actuellement en train d’étudier la possibilité de mettre en place un nouveau réseau social autonome. Celui-ci ressemblait énormément à Twitter qui est sur une pente descendante ces derniers mois. L’entreprise de Mark Zuckerberg souhaite profiter du coup de mou de son principal concurrent pour développer son projet.

Le projet P92 de Meta pour concurrencer Twitter

Selon les informations de Platformer, Meta exploite cette idée depuis plusieurs semaines. La firme a expliqué au média américain qu’elle « étudie la possibilité de créer un réseau social décentralisé autonome pour le partage de mises à jour textuelles ». Elle ajoute qu’elle croit « qu’il existe une opportunité pour un nouvel espace séparé où les créateurs et les personnalités publiques pourraient partager leurs intérêts ». 

Au vu de la description proposée par Meta, le projet baptisé P92 a des allures de Twitter. Toutefois, le fait qu’il soit décentralisé le différencierait du réseau social désormais dirigé par Elon Musk. Un réseau social est dit décentralisé, lorsqu’aucun groupe ne contrôle totalement l’ensemble, ainsi la protection des données personnelles des utilisateurs est certifiée. Les utilisateurs ont plus de pouvoir sur leur espace et de leurs informations.

Le projet P92 serait dirigé par Adam Mosseri, l’actuel dirigeant d’Instagram. Il aura la lourde tâche de chapeauter ce nouveau réseau social conçu pour titiller Twitter. Ces derniers temps, le réseau social d’Elon Musk multiplie les déconvenues. Le milliardaire tente de réaliser des économies en licenciant à tour de bras ou en évitant de payer les loyers de ses locaux. Son entreprise a dû faire face à la baisse de son activité publicitaire, justifiée par la gestion controversée du réseau social, tant sur le plan politique que technique.

Un réseau social décentralisé qui ne verra pas le jour avant plusieurs années

Pour l’instant, le développement du réseau social n’en est qu’à ses débuts. Les avocats de Meta sont d’ores et déjà en train de travailler sur l’aspect légal du projet. L’entreprise souhaite éviter tout risque de faille lors du lancement de sa plateforme. Des règles fixées par Meta viendront délimiter le cadre d’utilisation du réseau social, afin d’éviter tout débordement.

La question de la rentabilité de la plateforme se pose également. En proposant un réseau social décentralisé, difficile d’y apposer le business model actuel de Facebook ou d’Instagram, basé justement sur la collecte de données personnelles et le ciblage publicitaire.

Afin de fonctionner, cette nouvelle application prendrait en charge Activity Pub, le protocole de réseau social décentralisé qui est actuellement utilisé par Mastodon. L’arrivée d’une telle plateforme ne serait pas prévue avant plusieurs années, le temps de répondre à toutes ces problématiques et de peaufiner tous les détails techniques.

Pour Meta, le développement de cette application pourrait redorer son blason. Après avoir été au centre de nombreuses polémiques autour des données personnelles, dont celui de Cambridge Analytica, la société de Mark Zuckerberg espère que proposer un réseau social décentralisé peut lui apporter des ondes positives.