Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, le nombre de cyberattaques a augmenté. Face au risque représenté par les rançongiciels, la Banque centrale européenne (BCE), la plus haute autorité financière de l’Union européenne a indiqué, le 9 mars, qu’elle allait lancer ses premiers tests de résistance à ce fléau. L’objectif est de voir comment la cyberdéfense du secteur financier réagirait aux attaques contre des banques européennes.

Renforcer la cyberdéfense des banques européennes

Dans une interview avec le journal lituanien Verslo žinios, Andrea Enria, responsable de la supervision de la BCE, a déclaré que « nous savons que les cyberattaques se sont multipliées ». Il ajoute que « nous ne pouvons pas attribuer cela à une source spécifique, mais il est vrai qu’elles ont augmenté depuis le début de la guerre [en Ukraine] ». En ce sens, alors que les banques présentes en Europe s’inquiètent, « nous commençons à accorder plus d’attention aux risques informatiques ».

Pour préparer le secteur de la finance européenne à ces risques, la BCE va mettre en place « un test de résistance sur la thématique de la cyberrésilience ». Il permettra d’obtenir « une meilleure compréhension des forces et des faiblesses des banques ». Ce scénario théorique, évoquant une brèche dans les défenses des systèmes financiers, sera envoyé aux 111 banques sous la responsabilité de la Banque centrale européenne.

Dans un communiqué publié jeudi, Fabio Panetta, membre du conseil d’administration de la BCE, a expliqué que la création de cet exercice est motivée par l’attaque de Ion Markets, un fournisseur de données financières irlandais, survenue en janvier dernier. D’après lui, elle a montré « comment une cyberattaque contre un fournisseur de logiciels peut se répercuter sur ses clients ». Il conclut en soulignant que « nous ne pouvons pas ignorer les scénarios dans lesquels les attaques auraient pu se propager rapidement et perturber le système financier ». Les résultats du test sont attendus pour le milieu de l’année.