La saga entre la Federal Trade Commission (FTC) et Elon Musk n’est pas terminée. L’agence gouvernementale américaine, garde-fou du droit de la consommation, poursuit son investigation sur les pratiques de Twitter, après son rachat par le milliardaire.

Les extraits d’une dizaine de lettres envoyées au dirigeant de Tesla et à ses avocats entre novembre 2022 et février 2023 ont été publiés par la commission judiciaire de la Chambre des représentants, à majorité républicaine. Ces documents mettent en évidence la volonté de la FTC d’obtenir des informations détaillées sur les activités de Twitter, dont des communications internes.

En mai 2022, un accord liait la FTC et Twitter, avant son acquisition par Elon Musk : le réseau social a accepté de payer une amende de 150 millions de dollars, en raison du non-respect de la protection des données personnelles de ses utilisateurs. La sanction financière s’accompagne d’un volet de recommandations que Twitter devait mettre en place. Pourtant, depuis l’arrivée d’Elon Musk à la tête du réseau social, la FTC n’est pas rassurée. Le licenciement de la moitié des effectifs, le lancement du service de certification Twitter Blue ainsi que l’affaire des Twitter Files ont poussé l’agence américaine à poursuivre son investigation.

L’enquête de la FTC, menée par sa présidente démocrate Lina Khan, est motivée par les inquiétudes sur la capacité de Twitter à protéger efficacement ses utilisateurs. La réduction massive des effectifs de l’entreprise préoccupe particulièrement l’agence américaine. Selon Elon Musk, les licenciements de 50% des 8000 employés étaient indispensables à la survie du réseau social. Les réductions parmi les effectifs n’ont pas épargné le département juridique, chargé d’assurer la conformité des activités avec les lois de protection du consommateur.

Les législateurs de la FTC ont également exprimé leur perplexité quant au lancement hâtif de Twitter Blue, qui n’aurait pas fait l’objet d’un examen approfondi, alors même que l’accord conclu entre Twitter et la FTC le rendait obligatoire. L’agence gouvernementale est également inquiète de l’accès donné à certains journalistes, leur permettant de consulter des bases de données internes.

L’enquête ne fait pas l’unanimité. La commission judiciaire à l’origine des révélations accuse la FTC d’abus de pouvoir : « Il n’y a aucune raison logique pour que la FTC, sur la base de la vie privée des utilisateurs, ait besoin d’analyser toutes les décisions de Twitter en matière de personnel ». Pour le moment, aucun porte-parole de Twitter ne s’est exprimé. Quant à Elon Musk, ce dernier a manifesté son mécontentement… en tweetant.