Au détour d’un discours prononcé le 2 mars, Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la concurrence, a indiqué que la Commission européenne aimerait garder un œil sur l’intelligence artificielle (IA) et le métavers. L’objectif est de parvenir à repérer et prévenir les potentiels abus anticoncurrentiels.

Le métavers et l’intelligence artificielle visés par la Commission européenne

L’arrivée du métavers et des nouvelles technologies propulsées par l’IA ont grandement accéléré la transition numérique des entreprises. Lors de sa prise de parole, Margrethe Vestager rappelle que, par le passé, sur un marché encore jeune, les positions de dominances et les abus ont été la norme. « C’est décevant d’avoir à le dire, mais les marchés numériques n’ont pas tenu leurs promesses de permettre aux petites entreprises d’atteindre une plus grande échelle et une plus grande portée », a-t-elle déclaré.

La Commissaire a également mentionné la faible vitesse d’action de la Commission européenne et estime qu’il s’agit « d’une leçon importante pour le futur ». En vue d’améliorer le plan d’action de l’antitrust Européen et de le rendre plus efficace, elle explique que « nous devons anticiper et planifier le changement, compte tenu du fait évident que notre processus d’application et de législation sera toujours plus lent que les marchés eux-mêmes ».

En ce sens, pour elle, il est « déjà l’heure de se demander à quoi devrait ressembler une concurrence saine dans le métavers, ou comment un outil tel que ChatGPT pourrait bouleverser l’équilibre ». Elle a souligné le changement massif obtenu par la manière dont les régulateurs interviennent au sein de l’industrie du numérique, « cela nous incite à l’optimisme, car nous entrons maintenant dans un environnement d’application différent ».

Le cas d’école de Microsoft et Activision Blizzard

Si les propos de Margrethe Vestager semblent encourageants, une tâche vient obscurcir le tableau. Celle de la difficulté à faire coopérer les différentes autorités de la concurrence dans le monde entier. Le dernier exemple en date est celui du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft.

Alors que la Competition and Markets Authority, l’antitrust Britannique, rejetait l’opération début février, la Commission européenne serait sur le point de donner son approbation. Chacune avançant des arguments favorables au marché placé sous sa juridiction. Pour la Commissaire, « il est très important de discuter avec les autres autorités de la concurrence, car nous ne pouvons pas être dans une course ». Elle conclut que « l’important est que nous coopérions, que nous échangions et que nous apprenions les uns des autres ».