La session parlementaire annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP) de Chine, s’est tenue la semaine du 27 février. Précédemment élus pour siéger à de précédentes législatures, de grands noms du secteur de la tech chinoise, comme Pony Ma, le fondateur de Tencent, sont aux abonnés absents. Depuis 2020, Xi Jinping, président de la Chine, cherche à réduire la puissance des entrepreneurs du numérique. Aujourd’hui, ces derniers sont officiellement mis en retrait.

Pony Ma rend son siège

L’agence de presse chinoise officielle Xinhua, a révélé, le 24 février, la liste des députés nouvellement élus pour la quatorzième ANP. Au milieu des 2977 représentants, de nombreuses personnalités influentes de la tech sont absentes. Parmi les anciens élus notables évincés se trouvent Pony Ma, Yang Yuanqing, président-directeur général de Lenovo, ou encore Robin Li, à la tête de Baidu. D’autres, comme Richard Liu, président de JD.com, ont été désinscrits de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), une institution différente.

Bien que le rôle de l’ANP soit essentiellement symbolique, ce dernier permettait à ses membres, issus des différentes classes sociales chinoises, de faire entendre leurs opinions. Député depuis 2013, Pony Ma avait demandé à Pékin, en 2021, une réglementation plus stricte des sociétés technologiques.

Les nouveaux entrepreneurs bien vus par la Chine

Alors que son secteur du numérique a été repris en main au cours d’une campagne brutale lancée fin 2020, le gouvernement chinois n’a plus besoin de la vision de ces mastodontes de la tech. Duncan Clark, fondateur du cabinet de conseil BDA, a expliqué au Financial Times qu’« étant donné la tendance du Parti communiste chinois à tout contrôler, cela n’a plus de sens d’avoir de telles figures au premier plan ».

Désormais, soumis aux restrictions américaines, Pékin préfère se tourner vers de nouveaux secteurs de la tech qui lui seront profitables. À savoir les véhicules électriques et les puces électroniques. En ce sens, He Xiaopeng, président du constructeur automobile Xpeng et Zhang Suxin, patron du fabricant de semi-conducteurs Hua Hong, ont obtenu une place à l’ANP. Les sièges perdus par Pony Ma et ses homologues ne le sont pas définitivement. Les élections pour l’ANP et la CCPPC ont lieu tous les cinq ans.