Pékin est inquiet du manque de contrôle de ChatGPT sur internet. De nombreux chinois ont utilisé des versions tierces du très célèbre agent conversationnel. En réaction, le gouvernement a interdit son utilisation par les entreprises technologiques du pays. La plupart d’entre elles travaillent déjà sur leur propre version.

Des versions alternatives en préparation

Indisponible en Chine depuis son lancement en novembre 2022, ChatGPT a pourtant des adeptes rapporte Nikkei Asia. Réunissant plus de 100 millions d’utilisateurs dans le monde, l’agent conversationnel est utilisé par les internautes chinois par le biais d’un VPN, pourtant illégal dans le pays. L’autre solution, plus accessible, est celle de versions copiées, développées par des tiers.

Étonnés par la liberté des réponses de l’intelligence artificielle, ils sont nombreux à partager leur conversation sur les réseaux sociaux. Une situation qui a alerté le gouvernement chinois toujours vigilant quand il s’agit du contrôle d’internet. Le quotidien Daily China, affilié au gouvernement, a déclaré sur Weibo, « Les réponses de ChatGPT sont toujours en cohérence avec la propagande américaine ». Le média d’État dénonce l’agent conversationnel servant « les intérêts géopolitiques des États-Unis ».

Post du Daily China sur Weibo le 20 février, traduit par Google traduction

Post du Daily China sur Weibo le 20 février, traduit par Google traduction.

Les autorités ont récemment ordonné à Tencent, propriétaire du réseau social WeChat et de son 1,3 milliard d’utilisateurs actifs mensuels, et Ant Group, filiale d’Alibaba, de ne pas utiliser les services d’OpenAI. Tencent a immédiatement réagi en bloquant la plupart des services imitant ou utilisant ChatGPT sur ses réseaux sociaux.

Selon Nikkei Asia, les géants du numérique chinois ne comptaient, de toute façon, pas utiliser les services de la start-up américaine, soutenue par Microsoft. Baidu a notamment annoncé développer son propre ChatGPT. Le moteur de recherche chinois utilisera son équivalent, Ernie bot, pour créer de la génération de langage ou d’image lors d’une requête d’un utilisateur. NetEase, spécialisé dans le jeu vidéo, a aussi annoncé son intention de créer un chatbot dédié à l’éducation. Alibaba est aussi sur les rangs. Pour ces alternatives, les régulateurs chinois demandent, aux entreprises, un rapport sur leur fonctionnement avant le lancement.