Taïwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) a finalement changé d'avis. Alors que le leader mondial des composants électroniques était prêt à s'implanter en Europe, il a décidé d'attendre deux ans supplémentaires avant de se lancer. Avec la demande du secteur automobile qui est en baisse et des conditions économiques plus favorables dans d'autres régions du monde, TSMC va se focaliser sur d'autres projets.

Une arrivée en Europe reportée à 2025

Selon les informations du média taïwanais UDN une réunion a été organisée au sein de TSMC au mois de janvier 2022 dans le but d'en savoir plus sur les avancées liées à une éventuelle implantation en Europe. Les dirigeants ont évalué la possibilité de construire une usine sur le Vieux Continent pour équiper en composants électroniques le secteur de l'automobile.

Après ce briefing, le géant des semi-conducteurs a décidé de reporter son plan de deux ans et d'attendre 2025. D'après les dirigeants, la demande de l'industrie de l'automobile en matière de puces est revenue à la normale. Ces dernières années, avec la pandémie de Covid-19 et la pénurie de composants électroniques, la demande était plus forte qu'à l'accoutumée. Avec le contexte géopolitique actuel, l'augmentation des taux d'intérêt et l'inflation qui en découle, l'industrie automobile prend le temps de la réflexion avant de passer commande.

Fin 2021, TSMC menait des discussions intensives avec l'Allemagne afin d'implanter une usine sur son territoire. Pour le Taïwanais, le but était de renforcer sa présence sur le marché européen, tout en profitant des subventions de l'Union européenne. L'UE souhaite booster sa production pour représenter 20 % de la production mondiale à la fin de la décennie. En juin 2022, TSMC a changé une première fois d'avis, une annonce qui a déplu à diverses institutions européennes. Les mêmes raisons avaient été évoquées : inflation, augmentation des coûts de l'énergie et des taux d'intérêt.

TSMC va se focaliser sur le marché américain et japonais

C'est à la fin de l'année 2022 que l'idée renaît de ses cendres. TSMC semble alors être revenu sur sa décision. Au début de l'année 2023, une équipe de spécialistes est envoyée en Allemagne pour négocier une participation du gouvernement local dans la construction d'une usine à l'est du territoire. Finalement, il semblerait que ces négociations n'aient pas abouti. En février 2023, c'est à Infineon Technologies que Berlin a accordé une subvention pour la construction d'un site de production à Dresde, dans l'est de l'Allemagne.

Au lieu de s'installer en Europe, TSMC va se focaliser sur deux marchés où il a déjà lancé ses opérations. Tout d'abord le marché américain, en Arizona. Le leader des semi-conducteurs envisage de construire un second site de production dans cet État stratégique où se trouve également Intel. 6 usines sont prévues dans le pays et TSMC a annoncé en novembre 2022 qu'il voulait fabriquer ses puces les plus perfectionnées, celles gravées en 3nm, aux États-Unis.

L'autre marché ciblé est celui du Japon qui serait le plus favorable pour le fondeur. Une usine est actuellement en construction sur l'île de Kyushu et un projet de second site de production serait dans la tête des dirigeants. Le gouvernement japonais serait prêt à accompagner le géant taïwanais dans son implantation sur son territoire nippon.