La crise des semi-conducteurs continue de suivre son cours. Le marché des puces mémoires vient en effet de subir une baisse historique sur deux trimestres consécutifs, engrangeant d’importantes pertes pour ses acteurs principaux qui adoptent des stratégie diverses pour y faire face.

Un secteur en crise

Après avoir connu une pénurie, notamment causée par la pandémie de Covid-19 (fermeture des usines et hausse de la demande en appareils électroniques), le secteur des semi-conducteurs traverse actuellement une très mauvaise passe. L’inflation des prix, sous fond de récession économique, a en effet provoqué une baisse historique de la demande, particulièrement dans le domaine des puces mémoires, ce qui entraîne une surabondance de produits.

En conséquence, le prix des puces DRAM (mémoire vive dynamique) a chuté de 34,4 % au quatrième trimestre, aggravant la baisse de 31,4 % déjà constatée au trimestre précédent, rapporte Bloomberg. Ces puces alimentent les smartphones et PC, deux secteurs qui sont également en crise. Même son de cloche pour les semi-conducteurs de mémoire flash (NAND), qui sont principalement vendus aux centres de données et aux entreprises, avec des chutes de 32 % et de 27,7 % aux troisième et quatrième trimestres de 2022.

Ces deux périodes figurent parmi les pires baisses enregistrées dans le secteur depuis 2006, et sont les plus fortes depuis le quatrième trimestre 2008, qui avait vu des chutes de 35,2 % pour les DRAM et de 32,7 % pour les NAND.

Les entreprises du secteur n’adoptent pas la même stratégie

La plupart des fabricants ont récemment réduit leur production et retardé leurs plans d'expansion pour faire face à la crise. Micron, SK Hynix et Kioxia ont tous annoncé des mesures pour tenter de stabiliser le marché en limitant l'offre excédentaire. SK Hynix a même réduit ses investissements de moitié.

De son côté, Samsung, qui domine le marché, a une toute autre approche. Le géant coréen préfère voir à long terme et s'en tient à un plan d'investissement agressif lui faisant dépenser 30 milliards de dollars dans la construction de nouvelles capacités cette année.

Pourtant, sa division dédiée aux puces DRAM et NAND s’est effondrée de 96,9 % au quatrième trimestre 2022, il s’agit de son plus bas niveau depuis le premier trimestre de 2009.