En Irlande, la Data Protection Commissioner (DPC), équivalent de la CNIL en France, est en retard dans son recrutement de nouveaux employés pour se renforcer, alors qu’elle fait déjà l’objet de nombreuses critiques au sein de l’Union européenne (UE) pour sa lenteur qui compromet la mise en œuvre du RGPD.

De nombreuses critiques visent la DPC

La DPC agit en tant que principal régulateur de l’Union européenne pour les grandes entreprises technologiques. La plupart des géants comme Meta, Google ou Apple possèdent leur siège social européen en Irlande en raison des avantages fiscaux que le pays offre. Cela est censé faciliter le processus de régulation du DPC.

Son rôle est primordial pour faire respecter le RGPD. En théorie, celui-ci permet aux autorités d’imposer des amendes massives aux géants de la technologie qui ne le respectent pas… Mais les enquêtes menées par le DPC sont très lentes et peinent à aboutir à des sanctions. L’UE a déjà fait savoir à la CNIL irlandaise que cette situation était regrettable, et l’a même accusée de laxisme.

En 2020, le régulateur allemand a averti que son homologue irlandais était « insuffisamment équipé pour sa tâche ». La DPC, de son côté, a signalé au gouvernement irlandais qu’elle était confrontée à des « pressions et contraintes en cascade », en espérant le voir lui octroyer plus de moyens.

Afin d’améliorer la situation, l’organisme avait prévu de renforcer ses effectifs dès le début d’année mais, là aussi, il connaît d’importants retards.

Le gouvernement irlandais pas assez impliqué ?

Comme le rapporte le média Bloomberg, la DPC devait embaucher deux nouveaux commissaires pour rejoindre Helen Dixon, qui s’occupe actuellement seule de sa gestion et en deviendra ensuite la présidente. La campagne de recrutement n’a toutefois pas encore débuté.

« Les postes n’ont pas encore été publiés par le service des nominations publiques », a expliqué un porte-parole du ministère de la Justice dans un communiqué. Des travaux sont en cours entre les différents organes de l’État pour « préparer le lancement de la campagne de recrutement en temps voulu », a-t-il ajouté. Selon Helen Dixon, le gouvernement irlandais « met de côté » les besoins de son régulateur.

Cela ne devrait pas arranger les relations entre la DPC et l’UE, d’autant plus que des affaires importantes sont encore sous le coup d’investigations et auraient dû être résolues depuis un bon moment déjà.