Apple serait dans le viseur de la Competition and Markets Authority (CMA). L’équivalent britannique de l’Autorité de la Concurrence s’est penché sur l’accord concernant les revenus de l’entreprise provenant de Google Chrome. La marque à la Pomme toucherait une partie des revenus publicitaires générés par le navigateur sur iOS.

L’accord permet à Apple de gagner près de 15 milliards de dollars par an

Cet accord n’a en réalité, rien d’étonnant, mais l’enquête du CMA pourrait être préjudiciable. Selon les informations de The Register, l’autorité britannique s’est penchée sur cette histoire, estimant qu’il pourrait s’agir d’un accord de non-concurrence. Si c’est le cas, le deal entre Google et Apple deviendrait illégal et les deux entreprises devraient le rompre dans les prochains mois sous peine de sanctions.

Mais alors, pourquoi Google partage les bénéfices de son moteur de recherche à Apple ? Tout simplement pour dissuader la firme de Cupertino de développer son propre moteur de recherche. Le régulateur britannique va donc se pencher sur cet accord autour du navigateur Chrome. La CMA considère qu’Apple n’apporte aucune plus-value à Safari, contrairement à la firme de Mountain View qui continue de mettre à jour régulièrement son application avec des services toujours plus variés.

Chrome est le moteur de recherche par défaut des appareils iOS, au détriment du navigateur d’Apple pourtant utilisé par plus d’un milliard de personnes à travers le monde. À titre de comparaison, Chrome est utilisé par 3,5 milliards d’usagers. Pour la marque à la Pomme, la somme obtenue grâce à l’accord est conséquente. Le rapport de la CMA évoque des versements allant de 1,2 à 1,75 milliard de dollars pour l’année 2021 rien que pour le Royaume-Uni. En tout, l’entreprise de Tim Cook recevrait 15 milliards de dollars par an grâce à Google Chrome.

Un abus de position dominante qui ne plaît pas à la CMA, ni à la FTC

Pour la CMA, les deux géants technologiques abuseraient de leur position dominante. L’un, pour garantir que ses outils sont utilisés dans tout l’écosystème web, et l’autre pour obtenir un avantage financier de la situation. Si d’un point de vue financier, les deux compagnies souhaitent conserver ce duopole, les juristes affirment que cela constitue un frein à la libre concurrence et à l’innovation.

Ce n’est pas la première fois que la CMA se penche sur le cas Google et Apple. En juin 2022, les deux entreprises étaient déjà accusées d’abus de position dominante. Comme le précisait l’autorité, « Apple et Google disposent d’un duopole effectif sur les écosystèmes mobiles qui leur permet d’exercer une mainmise sur ces marchés, qui comprennent les systèmes d’exploitation, les magasins d’applications et les navigateurs web sur les appareils mobiles ». En novembre 2022, la CMA a décidé de poursuivre son enquête à ce sujet.

De leur côté, les deux mastodontes du numérique cherchent à obtenir le rejet de cette affaire. Ils s’appuient sur l’absence de preuves solides affirmant qu’ils abusent de leur position et que leur accord constitue un véritable frein à l’innovation. En plus de la CMA, l’autorité régulatrice américaine, la Federal Trade Commission (FTC) s’intéresse de plus en plus à cet accord. Apple et Google vont devoir faire face aux enquêtes des deux autorités dans les prochains mois.