Un syndicat est-il en train de naître chez Tesla ? Des travailleurs de la Gigafactory de Buffalo dans l’État de New York ont fait part à la direction (y compris à Elon Musk lui-même) de leur volonté de créer un syndicat. Les initiateurs de ce mouvement font partie des équipes dédiées au système de conduite autonome Autopilot et tentent de convaincre les autres travailleurs du site industriel de rejoindre le mouvement.

En se réunissant, ils espèrent obtenir un meilleur salaire et garantir la sécurité de leurs emplois, sans risque de représailles par leurs supérieurs. « Nous pensons que la syndicalisation nous donnera une voix sur notre lieu de travail qui, selon nous, a été ignorée jusqu’à présent », ont déclaré les travailleurs dans un communiqué de presse.

Le premier syndicat de l’histoire de Tesla ?

Dans un pays historiquement hostile aux syndicats, des syndicats ont commencé à émerger avec plus ou moins de difficultés au sein de multinationales comme Starbucks, Amazon, Activision ou Google se dotent d’unions syndicales. Les employés font généralement face à l’hostilité de leurs dirigeants, qui se manifeste parfois de façon virulente, lors de leurs tentatives. Le meilleur exemple récent est celui du géant de l’e-commerce et ses méthodes douteuses. C’est maintenant au tour des employés de Tesla de se lancer dans la création d’un syndicat, aidés par « Workers United », une organisation qui avait précédemment accompagné ceux de Starbucks dans une démarche similaire.

Des conditions de travail critiquables

Les employés de la Gigafactory de Buffalo ont décidé de se réunir pour mettre fin aux conditions de travail précaires et anxiogènes qui règnent au sein de l’usine. Selon eux, la direction surveille les faits et gestes de leurs travailleurs, en mesurant le temps passé sur chaque tâche. Ces derniers seraient fortement incités à éviter de prendre des pauses, pour ne pas faire baisser ces chiffres. L’entreprise aurait également fermé un salon de discussion interne, où les collaborateurs pouvaient librement exprimer leur mécontentement et partager leurs ressentis avec leurs collègues.

Elon Musk, un « union-buster » ?

La décision des employés risque de se heurter à l’opposition d’Elon Musk. En 2018, le PDG de Tesla avait menacé de retirer les stock-options de ses salariés tentés par la voie du syndicalisme. En 2022, il avait défié l’organisation « United Auto Workers » d’organiser un vote, déclarant que son entreprise offrait la rémunération la plus attractive du secteur automobile. Avant de convaincre la direction, les salariés de la Gigafactory de Buffalo devront préalablement convaincre leurs collègues, pour l’organisation d’un scrutin. La naissance d’un syndicat au sein de Tesla, dirigée par un héraut du libertarianisme, constituerait un symbole fort aux États-Unis.