Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), le leader des fabricants de semi-conducteurs en Chine, a présenté le 9 février 2023 ses résultats pour l'année 2022. Conformément aux tendances initiales, SMIC a enregistré un chiffre d'affaires record, et ce, malgré les sanctions américaines en cours. Toutefois, l'entreprise reste prudente, en témoigne ses revenus trimestriels qui baissent au fil des mois.

Une année 2022 de bonne facture pour SMIC

Avec un chiffre d'affaires pour 2022 s'élevant à 7,2 milliards de dollars, SMIC fait mieux que 2021 et signe une hausse de 34 % sur un an. Sa marge brute s'élève à 38 % tandis que ses ventes ont explosé pour la seconde année consécutive. Des résultats plutôt surprenants puisqu'en octobre 2022, les États-Unis ont renforcé leurs sanctions à l'égard de l'industrie chinoise des semi-conducteurs. Désormais, de nombreuses entreprises chinoises n'ont plus la possibilité d'importer des composants électroniques performants depuis les États-Unis. Surtout, pour les fondeurs comme SMIC, ils ne peuvent plus se fournir en matériel de fabrication chez certains de leurs alliés, à l'instar du Japon ou des Pays-Bas.

SMIC est placée sur l'Entity List, la fameuse liste noire commerciale du département du Commerce depuis près de trois ans. En connaissance de cause, le fabricant chinois a pu anticiper le renforcement des restrictions, ce qui lui a permis de signer une année 2022 de bonne facture. Toutefois, avec 425 millions de dollars au quatrième trimestre 2022, ses bénéfices nets ont chuté d'environ 12 % par rapport au troisième trimestre.

2023 sera plus compliquée selon le PDG du fabricant chinois de semi-conducteurs

Dans un communiqué de SMIC repris par CNBC, l'entreprise montre ses inquiétudes quant à l'incertitude du marché. « Dans l’attente de 2023, au premier semestre de l’année, le cycle de l’industrie est toujours au plus bas, l’impact des incertitudes externes est toujours complexe », précis le fabricant. La société chinoise s'attend à ce que 2023 soit une année bien plus compliquée que celle qui vient de se terminer.

Selon les propos recueillis par le South China Morning Post, le patron de la société chinoise, Zhao Haijun, espère « que le marché des smartphones et de l'électronique grand public puisse se redresser d'ici la fin de l'année ». Le codirigeant de SMIC, admet, par ailleurs, être en retard sur certaines productions au sein de sa nouvelle usine de fabrication à Pékin.

Le co-PDG n'a pas précisé ce qui était à l'origine de ces lenteurs, mais cette annonce survient quelques mois seulement après le renforcement des restrictions américaines. Avant l'intensification des sanctions, l'entreprise aurait réussi à graver des puces en 7 nanomètres. Néanmoins, SMIC n'avait pas annoncé publiquement qu'elle avait atteint un tel niveau de gravure, craignant que les sanctions ne s'amplifient... à juste titre.