Le département de l’Énergie américain met la main au porte-monnaie pour investir dans l’économie circulaire, en accordant un prêt conditionnel de 2 milliards de dollars à Redwood Materials, entreprise américaine de recyclage de batteries. Cet argent aidera l’entreprise à financer la construction d’un campus de recyclage, dans le Nevada. 3400 emplois d’ouvriers seront nécessaires à sa sortie de terre, et 1600 employés seront ensuite embauchés par Redwood Materials lorsque le site sera opérationnel. L’engagement financier de la part de l’administration américaine est lié à la volonté d’atteindre ses engagements climatiques, tout en développant le recyclage des batteries, sur son territoire, une filière industrielle stratégique.

Une croissance sur les chapeaux de roues

Cinq ans après sa création par l’ancien directeur technologique de Tesla, JB Straubel, Redwood Materials ne cesse d’accumuler les bons points. Son ambition : recycler les batteries en fin de vie, qu’elles proviennent de véhicules électriques ou de terminaux numériques. L’entreprise affirme pouvoir réutiliser près de 95% des composants d’une batterie classique.

Après plusieurs levées de fonds réussies totalisant plus de 800 millions de dollars, Redwood a signé de multiples partenariats avec des constructeurs automobiles comme Ford et Volvo en 2022, autant de preuves de l’intérêt que suscite la société. L’entreprise espère produire suffisamment de matériaux de batterie pour équiper un million de véhicules par an, dès 2025.

Soutenir l’industrie américaine

Le prêt conditionnel est accordé dans le cadre de l’Inflation Reduction Act, un plan de 430 milliards de dollars adopté en août 2022 par le Congrès américain, et destiné à financer massivement les industries américaines dans le secteur du climat et de la santé. Une part du budget est allouée au programme « Advanced Technology Vehicles Manufacturing », une initiative de prêt à destination des entreprises automobiles, dont Tesla avait bénéficié en 2017.

Un enjeu de patriotisme économique

Le soutien financier à Redwood Materials n’est pas un choix anodin. En plus de générer des emplois et de participer à la décarbonation de l’économie américaine, le coup de pouce de l’administration Biden découle de la détermination du pays à surpasser les capacités industrielles chinoises. Alors que le marché des véhicules électriques est en plein essor, l’approvisionnement américain en batteries reste fortement dépendant de la production chinoise. « Le soutien du DOE à ce projet représente une étape critique dans l’engagement des États-Unis à établir une chaîne d’approvisionnement nationale de batteries ancrée dans la fabrication et l’innovation américaine » a déclaré l’entreprise dans un communiqué.