L’intelligence artificielle accapare les esprits. Les applications de génération de texte et d’image se multiplient, et les investissements sont en hausse. Google, moins loquace que ses concurrents, ne perd pas de vue son objectif de devenir une entreprise « AI-First » selon son PDG, Sundar Pichai. Après de nombreuses expérimentations internes, l’entreprise souhaiterait accélérer le pas en menant des travaux d’examen et de diffusion auprès du grand public, tout en étendant les champs d’application.
L’offensive de Microsoft
Le lancement de ChatGPT par OpenAI, succès technologique et marketing, y est pour quelque chose. Ce modèle fondé sur le traitement du langage naturel, permet de générer du texte en fonction des requêtes formulées par les internautes. Deux mois après le lancement, Microsoft dévoilait un partenariat avec OpenAI, pour un montant non dévoilé, qui atteindrait 10 milliards de dollars.
Une des finalités serait l’amélioration du moteur de recherche Bing, moins populaire que son rival, Google. La concurrence entre Microsoft et l’entreprise de Sundar Pichai semble toujours aussi vive, et l’IA y occupe une place centrale.
Du côté de chez Google
Google n’est pas en reste, multipliant les projets au fil des ans. Dès 2017, Google Brain dévoilait Transformer, un modèle d’apprentissage profond en open source, pouvant être utilisé dans la traduction et la synthèse de texte. En 2021, à l’occasion de la conférence annuelle Google I/O, Sundar Pichai présentait LaMDA, une famille de modèles similaire à ChatGPT, capable de répondre à des questions et exprimer des pensées complexes.
DeepMind est l’un des porte-drapeaux de l’IA par Google, particulièrement dans le domaine des sciences de la vie. La société s’est fait connaître grâce à AlphaFold, un algorithme de prédiction des structures de protéine.
Un dilemme de l’innovateur ?
Les retentissements médiatiques de ces projets restent limités. Cela s’explique par le fait que Google privilégie les applications en interne, auprès d’un nombre restreint d’utilisateurs. L’entreprise redoute les biais algorithmiques et les usages malveillants, qui peuvent être dommageables pour son image. Ces craintes sont en partie fondées sur le douloureux souvenir du chatbot Tay. Déployé en 2016 par Microsoft, il a, en quelques heures, commencé à tenir des propos très problématiques avant d’être abandonné dans l’urgence.
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Des rebondissements à venir
L’intérêt suscité par ChatGPT a intensifié la pression sur Google, même si l’entreprise semble toujours en bonne position, recourant régulièrement à l’IA pour améliorer les produits existants, comme Search et Maps.
En 2022, Google dévoilait PaLM, un modèle entraîné sur 540 milliards de paramètres, à des fins médicales. Récemment, le directeur général de DeepMind déclarait que l’entreprise développait un chatbot révolutionnaire, Sparrow, pour un public limité. Si Google n’est peut-être pas techniquement en retard, il l’est aux yeux du grand public.