Tesla l’avait promis, Mercedes l’a fait. Le constructeur allemand a annoncé, le 26 janvier, devenir le premier constructeur à introduire la conduite automatisée de niveau 3 aux États-Unis. Son système Drive Pilot a été autorisé dans le Nevada, sous certaines conditions. La marque à l’étoile à trois branches prend de l’avance sur Tesla qui n’a toujours pas reçu de certification aussi élevée.
En cas d’accident, le conducteur d’une Mercedes équipée ne sera plus responsable
« Dans le monde moderne, le temps est l'une des denrées les plus précieuses, et redonner du temps à nos clients est un élément central de notre stratégie visant à construire les voitures les plus désirables au monde » déroule dans un enthousiasme communicationnel Markus Schäfer, responsable du développement et des achats de Mercedes. C’est la promesse de Drive Pilot, les conducteurs n’auront plus besoin de garder les mains sur le volant et pourront consacrer le temps de transport à d’autres activités.
Lancée en mai 2022 en Allemagne, la technologie de Mercedes se différencie des systèmes de conduites dit mains libres sur autoroute tels que Super Cruise de General Motors, le BlueCruise de Ford, ou encore l’Autopilot de Tesla. Drive Pilot permet aux conducteurs de retirer les mains du volant et les pieds des pédales. Il se démarque de ses concurrents en autorisant la personne derrière le volant à ne pas rester concentré sur la route.
Drive Pilot est en capacité d'accélérer, ralentir en fonction du trafic. Le système de Mercedes offre la possibilité de rester centré ou de changer de voie seul. Il ne pourra être activé que si le trafic est dense et ne dépasse pas les 65 km/h. Lors de l’activation, les autoroutes ne doivent pas être en travaux.
Lorsque toutes les conditions sont réunies, le conducteur pourra tourner la tête vers les autres passagers. Il aura aussi la possibilité de jouer sur le tableau de bord sans regarder la route.
Selon The Drive, un média spécialisé dans l’automobile, le conducteur doit, tout de même, garder son visage visible par des caméras disposées à l’intérieur du véhicule. Si ce n’est pas le cas, le système forcera le chauffeur à reprendre la main. Cette surveillance permet de s’assurer que la personne derrière le volant ne dort pas ou n’est pas assise sur la banquette arrière.
En 2020, de nombreuses vidéos partagées sur les réseaux sociaux ont montré des conducteurs de Tesla avec des comportements douteux. Les personnes filmées étaient souvent endormies ou inattentives à la route. Pourtant, les véhicules de l’entreprise d’Elon Musk ne sont certifiés qu’au niveau 2, les conducteurs doivent donc garder les mains sur le volant. Pour éviter des problèmes juridiques, la société a décidé en mai 2021 d’utiliser des caméras à l’intérieur des véhicules pour s’assurer que l’automobiliste respecte les lois datant de 2016.
Sur les routes en 2024
Dans le cas d’une défaillance, improbable selon le constructeur, la technologie est capable de transférer facilement le contrôle en toute sécurité au conducteur. S’il n’est pas en état de conduire, le système déclenche un arrêt d’urgence. Le véhicule viendra alors se placer sur une bande d’arrêt d’urgence en sécurité. Dans les situations les plus graves comme un accident, le niveau de certification permet d’engager la responsabilité du constructeur et non plus du conducteur.
La technologie de Mercedes s’appuie sur une trentaine de capteurs dont des LiDAR et des radars. Grâce à la nouvelle génération de LiDAR nommée Scala 2, Drive Pilot est capable de construire un modèle 3D de son environnement pour détecter l’approche des véhicules d’urgences comme les ambulances.
Afin de conserver de l’avance sur ses concurrents, Mercedes veut étendre géographiquement la certification de ses véhicules, avec la Californie en ligne de mire. En raison des délais de livraison, les conducteurs américains auront accès au Drive Pilot des modèles Classe S et la berline EQS d’ici l’année 2024.