Renault et Nissan veulent restructurer leur alliance en vigueur depuis un peu plus de 20 ans. Les deux constructeurs, qui souhaitent obtenir davantage d’indépendance, sont très proches d’un accord.

Une annonce dès le 6 février ?

Formée en 2002 sous l’égide de Carlos Ghosn, l’alliance Renault-Nissan a permis aux constructeurs de devenir des mastodontes du secteur automobile mondial, en leur permettant de rester indépendants l’une de l’autre mais de partager des ​​technologies clés. Néanmoins, l’affaire Carlos Ghosn a mis au jour d’importantes rivalités au sein du groupe, qui veut désormais revoir les contours de son partenariat.

En effet, Nissan considère l’alliance non équitable au profit de Renault, tandis que le constructeur français estime ne pas obtenir assez en échange de son investissement conséquent dans Nissan.

Selon le Wall Street Journal, le conseil d’administration de l’alliance, qui comprend les directeurs généraux de Renault, Nissan et Mitsubishi, qui a rejoint plus récemment le groupe, ainsi que Jean-Dominique Senard, président de Renault, s’est réuni ce jeudi via visioconférence et a convenu de quand l’annonce serait faite, c’est-à-dire au début du mois de février, selon le média américain. Ils vont désormais réunir l’ensemble de leurs conseils d’administration dans pour voter sur l’opération.

Les contours de la nouvelle alliance

Ces derniers mois, les dirigeants des deux entreprises ont multiplié les allers retours entre la France et le Japon pour s’entendre sur ce nouvel accord. Ainsi, Renault va faire baisser sa part dans Nissan de 43 à 15 %. En échange, le constructeur nippon va investir dans la division de véhicules électriques de Renault. Les sociétés prévoient d’annoncer, parallèlement, divers projets en Inde et en Amérique latine.

Le plus gros obstacle à l’obtention de l’accord concerne la propriété intellectuelle, car les deux entreprises développent de nouvelles technologies ensemble depuis plusieurs années. En octobre, le constructeur français a annoncé son intention de se scinder en plusieurs divisions, en plaçant son activité principale dans une coentreprise avec le géant chinois Geely, et en détaillant les plans pour une cotation en bourse séparée de sa division véhicules électriques. Ces entités seront ouvertes aux investisseurs extérieurs.

Par exemple, Nissan a refusé le partage de sa technologie hybride e-Power au sein de l’activité de moteurs à combustion de Renault, celle qui sera regroupée avec Geely. Actuellement, les entreprises tentent de s’entendre sur la manière dont la propriété intellectuelle de Nissan sera protégée en cas de transfert vers la branche de véhicules électriques de Renault.

Soutien du gouvernement français

L’accord est soutenu par l’État français, qui est le principal actionnaire de Renault avec une participation à plus de 15 %. D’ailleurs, Emmanuel Macron a récemment assuré au Premier ministre japonais, Fumio Kishida, que la France ne s’opposerait pas à un rééquilibrage de l’alliance.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a eu des propos similaires dans une lettre adressée à son homologue japonais.