En un an, la valeur de l’action d’Ericsson a été divisée par 2. Une dégringolade qui a commencé lorsque le monde a appris que le géant suédois avait probablement versé des pots-de-vin à l’État islamique en Irak.

Ericsson dans la tourmente ?

Ericsson traverse une période difficile depuis quelques mois. Si le chiffre d’affaires du quatrième trimestre a bien augmenté de 21 % pour atteindre 8,4 milliards de dollars, le taux de marge brut a reculé de 43,4 % l’an dernier. Börje Ekholm, le PDG d’Ericsson, a même déclaré qu’il s’attendait à ce que les bénéfices dégagés par les activités liées aux réseaux de communication continuent de baisser au cours de l’année 2023.

Le géant suédois, concurrent direct du chinois Huawei et du finlandais Nokia, a lancé un grand plan de réduction des coûts en 2022 pour faire face à cette situation. Ericsson a également commencé à vendre certaines de ses activités périphériques. « Comme anticipé, la croissance des gains de parts de marché sur plusieurs marchés n’a pas pu compenser entièrement la réduction des dépenses d’investissement des opérateurs », précise Börje Ekholm.

Le géant européen voit son activité ralentir en Europe et aux États-Unis. Il faut dire que la menace d’une amende pour une affaire de corruption en Irak ne rassure pas. En effet, Ericsson aurait trempé dans une sombre affaire de pot-de-vin en Irak. En cause, la mauvaise gestion de la branche irakienne de l’entreprise de télécoms, qui avait refusé de quitter Mossoul malgré sa conquête par le groupe terroriste en 2014. Cette histoire de corruption en lien avec l’État islamique en Irak n’est pas réglée et « pourrait très mal se terminer pour Ericsson », selon Les Échos.

Enfin, Ericsson a déclaré la semaine dernière que le président du conseil d’administration, Ronnie Leten, sous le feu des critiques depuis quelques mois, serait remplacé dans les prochains jours. Jan Carlson, membre du conseil d’administration depuis six ans et actuel président d’Autoliv, un fabricant suédois de composants automobiles, va succéder à l’ancien PDG d’Electrolux, Ronnie Leten. Cevian Capital, le plus grand investisseur européen d’Ericsson avait critiqué le conseil d’administration en affirmant que les faiblesses de sa gouvernance coûtaient des milliards de dollars aux actionnaires.