Le projet national chinois pour démocratiser les voitures autonomes se heurte à des obstacles juridiques. En effet, les efforts déployés par la Chine pour mettre de plus en plus de véhicules autonomes sur les routes semblent s’enliser dans une « incertitude croissante quant au potentiel de rentabilité à court terme ».

Quelles perspectives pour les véhicules autonomes ?

Comme le rappelle Asia Nikkei, au niveau national, la ligne de conduite est claire. En 2020, le gouvernent a publié une feuille de route dans laquelle la priorité est donnée aux véhicules autonomes, avec l’objectif d’atteindre le seuil de 20 % de nouveaux véhicules vendus, avec des capacités de niveau 4, d’ici 2030. De nombreux analystes commencent sérieusement à douter de ce chiffre et parlent plutôt d’un objectif réaliste à 3 %.

En effet, les questions réglementaires et les inquiétudes concernant les bénéfices dans le secteur ont refroidi les investisseurs, de quoi pousser les start-up à revoir leurs plans. Pour Owen Chen de S&P Global Mobility, « la Chine n’a pas développé le cadre juridique adéquat pour les technologies de conduite autonome, et même si un tel cadre est mis en place, le développement de l’activité prendra du temps ».

Les entreprises chinoises spécialisées dans les véhicules autonome sont pessimistes. La start-up Pony.ai, qui exploite 100 taxis autonomes dans le district de Nansha à Guangzhou est en cours de restructuration. La société affirme qu’il lui sera difficile de réaliser des bénéfices à court terme. Même chose du côté de Baidu, pourtant leader sur le secteur. Le géant chinois a déclaré que son activité de conduite autonome « ne contribuait pas de manière significative aux ventes ».

Les perspectives de bénéfices à court terme étant de plus en plus sombres, les investissements ont fortement diminué. En 2022, 3 milliards de dollars ont été investis dans des entreprises du secteur. C’est 5 fois mois par rapport à 2021. Parmi les difficultés majeures rencontrées par les entreprises, figure le fait que les règles relatives à la conduite autonome sont fixées par les gouvernements locaux, sans aucun cadre à l’échelle nationale.

Autre point négatif, les véhicules autonomes sont coûteux : environ 500 000 yuans, soit 5 fois le prix d’un véhicule standard. Les perspectives de profit incertaines ont incité certaines entreprises à changer de cap.