Un vent de changement souffle sur l’industrie Française des jeux vidéo. Lundi 16 janvier, Anne Dévouassoux est devenue présidente du Syndicat National du Jeu Vidéo, grâce aux votes des douze membres du comité d’administration. Elle dispose d’un mandat de deux ans pour porter les revendications du secteur et de ses acteurs. Elle remplace Lévan Sardjevéladzé, président du SNJV depuis 2016. Cette organisation patronale, créée en 2008, « œuvre pour la promotion, la croissance et la compétitivité de l’industrie du Jeu Vidéo en France et pour l’attractivité du territoire. »

Une présidente, loin d’être une « newbie »

Anne Dévouassoux n’est pas une novice dans l’industrie Française des jeux vidéo. En 1994, elle rejoint d’abord Cryo, une société française de développement de jeux vidéo, aujourd’hui disparue. En 1997, elle cofonde le studio Quantic Dream, aux côtés d’Olivier Demangel et David Cage, actuel PDG. Elle occupe ensuite plusieurs fonctions, au sein d’entreprises comme France Télécom et Wanadoo, et devient membre du comité d’administration du SNJV à partir de 2008. En 2016, Anne Dévouassoux rejoint Kylotonn en tant que directrice de production. L’expérience accumulée par la présidente pourra être bénéfique pour tout un secteur.

Les jeux vidéos, seulement du divertissement ?

Anne Dévouassoux entre en piste, alors que l’industrie des jeux vidéo est en proie à de profonds bouleversements, tant en France qu’à l’étranger : explosion des plateformes de diffusion comme Twitch, émergence de nouveaux acteurs comme Netflix, et des risques cyber toujours plus menaçants pour l’ensemble de l’écosystème. Les chantiers sont nombreux, et plusieurs axes de travail se profilent déjà à l’horizon.

Protéger l’industrie nationale, une priorité

Anne Dévouassoux souhaite d’abord « fédérer le tissu des studios français pour leur permettre de se renforcer et de traverser la période actuelle agitée pour le secteur. » Pour cela, elle souhaite pérenniser le crédit d’impôt jeu vidéo (CIJV), un dispositif d’incitation fiscale en faveur des entreprises de jeux vidéo, créé en 2008 et reconduit en novembre 2022. Elle milite également pour « un relèvement du plafond de 6 millions afin de tenir compte de l’envolée des coûts de production des jeux. »

La présidente récemment élue veut renforcer l’attractivité de la France en attirant des investisseurs étrangers sur le territoire national. Elle souhaite notamment élargir le CIJV aux productions internationales, créées dans l’Hexagone.

Une femme aux manettes !

L’élection d’Anne Dévouassoux est un symbole fort dans une industrie historiquement masculine. Selon le baromètre 2021 du SNJV, 22% des emplois dans les studios de développement étaient occupés par des femmes. Cette nomination pourrait être le point de départ d’une amélioration de la parité dans cette industrie très genrée.