La plupart des applications de Didi sont de nouveaux disponibles sur les boutiques de l’iPhone et celles d’Android des appareils comme Huawei ou Xiaomi, depuis ce 20 janvier. Elle avait disparu depuis près d’un an et demi, à l’occasion d’un examen brutal des autorités de régulation chinoise.

De symbole de la répression, à incarnation de l’apaisement

Fin juin 2021, Didi décide de mener à bien son introduction en bourse à New York, en dépit de la désapprobation de Pékin. Une décision risquée : depuis plus de six mois les autorités multiplient les sanctions contre les géants technologiques et adoptent de nouvelles réglementations plus strictes pour le secteur. Didi va rapidement subir les conséquences de cette prise de risque et devenir, avec Ant Group, l’un des symboles de cette reprise en main.

Permettre, dans un premier temps, à Didi d’enregistrer de nouveaux utilisateurs, puis de ressortir ses applications, est un message fort des autorités. La répression est bel et bien en train de se terminer. Depuis avril, des messages allant dans ce sens ont commencé à être lancés par des cadres du Parti communiste chinois (PCC). Au début du mois Guo Shuqing, secrétaire du PCC de la Banque populaire de Chine déclarait la fin prochaine de l’examen réglementaire en cours sur quatorze plateformes.

L’instauration de nouvelles réglementations est terminée, les sociétés du numérique peuvent de nouveau contribuer à la vigueur d’une économie chinoise qui a connu sa pire croissance, 3 %, depuis 1976 (2020, année du Covid, mis à part). Ces messages ont progressivement été accompagnés d’actes dans le secteur des jeux vidéo, pour l’activité d’Ant Group et maintenant celle de Didi.

Didi devra se conformer aux nouvelles règles pour repartir

Un analyste de Bernstein, cité par Bloomberg, estime qu’il reste une étape à Didi. L’entreprise « devra introduire un actionnaire de confiance du gouvernement avant d’obtenir le soutien des régulateurs ». Pékin ou une entreprise d’État récupère 1 % des parts de l’entreprise, mais sous forme d’action de référence ou « golden share », donnant des droits très importants sur l’organisation. Le processus a déjà commencé pour des homologues de Didi.

Peu de choses finalement et surtout un soulagement pour une entreprise malmenée par les autorités durant de long mois. Didi a dû régler plusieurs amendes antitrust, mais surtout une amende de 1,2 milliard de dollars pour de graves violations à la sécurité nationale. Pour Pékin, la société, pour être côté, a dû délivrer des informations relevant de la sécurité nationale aux autorités boursières américaines. L’amende est sur le podium des sanctions les plus élevées infligées ces deux dernières années.

Surtout, Didi a dû se résoudre à quitter la bourse de New York en décembre 2021, après une forte dévalorisation de son titre. Son retour, programmé, cette fois à Hong Kong, a ensuite été de nouveau stoppé par les autorités. Maintenant que ces dernières relâchent la pression, le projet pourrait être de nouveau mis à l’étude.