C’est officiel, les syndicats de chauffeurs VTC et les plateformes se sont accordés le mercredi 18 janvier 2023, pour « imposer un revenu minimum de 7,65 euros par course » hors commission. Chez Uber, une course coûtera donc au minimum 10,20 euros pour le client final, quel que soit la durée du trajet.

Signature d’un accord fixant à 7,65 € le revenu minimum net par course

Selon le communiqué de presse officiel du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, « ce premier accord signé dans le secteur des VTC démontre la dynamique positive engagée et la convergence des acteurs pour protéger les travailleurs indépendants des plateformes ». Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, salue cette avancée qui « témoigne de notre capacité en France à favoriser un secteur dynamique tout en renforçant les droits des travailleurs des plateformes de la mobilité ».

L’accord n’aura pas beaucoup d’impact chez Heetch. En effet, le tarif minimum est déjà de 8,50 euros net. Même chose chez Bolt, il était déjà de 10 euros net. Chez Uber, le revenu minimum par course était de 6 euros. Au nom de l’entreprise, Laureline Seyries, directrice d’Uber France, salue l’accord mais précise que « beaucoup de ces courses étaient déclinées car pas assez rémunératrices ». Cet accord va s’appliquer dès le 1er février 2023, même si la décision ne fait pas l’unanimité parmi les différentes organisations syndicales du secteur des VTC.

En effet, 3 syndicats sur 7 ont refusé de signer l’accord. Ils ont déclaré qu’il était « trop peu ambitieux » à leur goût. Les signataires ont déclaré que ce nouvel accord allait tout de même permettre permettre « une augmentation de plus de 27 % par rapport au plus bas revenu minimum net actuel ». Parmi les 4 signataires, on retrouve l’Association VTC de France (AVF), la Fédération nationale des auto-entrepreneurs et micro-entrepreneurs (FNAE), la CFTC et l’Unsa. Les 3 syndicats qui n’ont pas signé l’accord estiment que cette réforme est « insuffisante ».

Selon eux, ce tarif minimum ne changera rien dans l’activité quotidienne des chauffeurs. Dans un communiqué de presse, le syndicat Union a expliqué que « la plupart des VTC n’acceptent pas les petites courses jugées non rentables face à l’augmentation des prix du carburant et les conditions de circulation ». Union considère l’accord comme une fausse bonne nouvelle. Le syndicat propose notamment de rémunérer le temps d’approche. Tous les acteurs devront tout de même se conformer à ce prix minimum de 7,65 euros net.

Depuis mai 2022, l’Arpe (Autorité de régulation des plateformes d’emploi) est chargée d’organiser le dialogue social dans le domaine des plateformes de VTC et de livraison à domicile, un secteur particulièrement déficient en matière de droits sociaux.