En septembre dernier, Ubisoft se voyait comme un acteur majeur du jeu vidéo avec de grandes ambitions. Hier, le 11 janvier 2023, c’est la douche froide : l’éditeur a annoncé dans un communiqué (pdf) qu’il baissait nettement ses perspectives pour l’exercice 2022-2023. Au lendemain de cette révélation, la valeur des actions de l’entreprise a chuté de 16,42 %.

Ubisoft au plus bas depuis février 2016

Dans le communiqué, Yves Guillemot, le cofondateur et PDG d’Ubisoft, a exprimé sa « surprise » et sa déception face aux ventes de ses deux jeux phares de fin d’année : Mario + The Lapins Crétins : Sparks of Hope et Just Dance 2023. Sans dévoiler les performances des deux titres, le dirigeant a déclaré qu’elles sont bien « inférieures aux attentes ». Pourtant, Mario avait le champ libre, lors de sa sortie sur la Nintendo Switch, il n’était menacé par aucun autre blockbuster comme Zelda. De son côté, la quatorzième édition de Just Dance, où un abonnement est nécessaire pour débloquer toutes les chansons, n’a pas convaincu.

Le champion français va devoir prendre « des décisions stratégiques et opérationnelles supplémentaires », selon ses termes, pour s’adapter aux « conditions macroéconomiques affectant les dépenses des consommateurs ». Le PDG s’attriste que le marché actuel est tourné vers « les méga marques et les jeux Live persistants [NDLR : Jeu multijoueur avec une longue durée de vie grâce à de multiples mises à jour] ».

L’entreprise a révisé son objectif de chiffres d’affaires trimestriels, en le passant de 830 millions à 725 millions d’euros pour les trois derniers mois de l’année, soit une perte de 6 millions d’euros par rapport au trimestre précédent. Du côté des joueurs, ils devront attendre pour jouer au très attendu Skull and Bones. Repoussé une sixième fois, le jeu de pirate était prévu à l’origine pour 2018, avec un budget de développement à 120 millions de dollars, devait être lancé pour le 9 mars 2023. Il devrait finalement sortir d’ici avril dans le meilleur des cas, en décembre si la situation empire.

Ubisoft retire également 500 millions d’euros en recherche et développement sur tous les types de jeux payants et gratuits. L’éditeur a aussi annoncé l’arrêt du développement de trois projets non annoncés. Lors des deux prochaines années, l’entreprise va réduire ses coûts de fonctionnement (salaires, loyers…) à hauteur de 200 millions d’euros. Ces économies devraient se traduire par des suppressions d’emplois.

Malgré l’enthousiasme affiché par Yves Guillemot sur les perspectives de l’entreprise, les investisseurs n’ont pas été convaincus. Le cours de l’action a baissé de 16,42 % à la Bourse de Paris. L’entreprise est désormais capitalisée à 2,5 milliards d’euros, soit son niveau le plus bas depuis février 2016. Le lancement de titres majeurs comme Assassin’s Creed Mirage, Avatar : Frontiers of Pandora et Skull and Bones en 2023, devraient faire du bien aux finances d’Ubisoft, à condition de convaincre les joueurs.