Sur fond de guerre technologique entre Pékin et Washington, Joe Biden reçoit ce vendredi 13 janvier 2023, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida. Il recevra mardi 17 janvier le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte à la Maison-Blanche. Les deux pays sont stratégiques pour la politique des États-Unis visant à bloquer l’accès aux semi-conducteurs les plus performants à la Chine.
Washington veut isoler la Chine
Pour les États-Unis, les Pays-Bas et le Japon sont des alliés intéressants en tant que principaux fournisseurs mondiaux de machines nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs avancés. Bien que le Japon et les Pays-Bas aient déjà montré une volonté de restreindre l’accès de certaines de leurs technologies à la Chine, la Maison-Blanche espère qu’ils iront plus loin.
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À l’avenir, Washington souhaite que ses principaux alliés suivent une politique aussi dur que celle adoptée par Joe Biden début octobre. L’objectif ultime de l’administration Biden est de créer une chaîne d’approvisionnement totalement indépendante de la Chine. D’après les premières informations, c’est tout l’enjeu des rencontres prévues avec les responsables politiques des deux pays.
Cependant, une source proche du dossier a indiqué que « ces visites ne donneront pas lieu à des annonces immédiates ». À en croire Reuters, on peut penser que Washington va tenter de renforcer ses relations avec ses alliés pour continuer d’isoler un peu plus Pékin du reste du monde.
Qu’en pensent le Japon et les Pays-Bas ?
Le Japon s’est déjà engagé à restreindre ses exportations de semi-conducteurs vers la Chine. Dans un récent discours, Yasutoshi Nishimura, ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, a déclaré que « pour lutter contre l’utilisation abusive des technologies critiques et émergentes par des acteurs malveillants, ainsi que contre les transferts inappropriés de technologies, il est absolument impératif que nous renforcions notre coopération dans le domaine du contrôle des exportations ».
Même constat du côté des Pays-Bas. L’entreprise ASML est dans le viseur de Washington. Cette entreprise, dont le siège social est situé dans la ville de Veldhoven, est particulièrement précieuse. Elle possède le quasi-monopole de la confection de machines de « lithographie à ultraviolets extrêmes » (EUV). Entre 100 et 300 millions de dollars pièces, elles sont utilisées pour fabriquer les semi-conducteurs les plus avancés. Les États-Unis ont tout fait pour l’empêcher de continuer à travailler avec des entreprises chinoises.
Washington fait des semi-conducteurs et de leur accessibilité en Chine un enjeu de sécurité nationale, comme l’expliquait à l’automne Alan Estevez, sous-secrétaire au Commerce, « nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour […] empêcher que des technologies sensibles ayant des applications militaires soient acquises par les services militaires, de renseignement et de sécurité de la République populaire de Chine ».