Depuis l’annonce de la chute du géant FTX, les gestionnaires de la faillite de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies cherchent à récupérer un maximum de fonds. Selon Andrew Dietderich, l’un des avocats plaidant la cause de FTX, les liquidateurs auraient mis la main sur cinq milliards de dollars d’actifs dans le but de rembourser, en partie, ses anciens clients.

Les liquidateurs ont mis la main sur des actifs de la société

Tandis que les pertes financières de FTX semblent être de plus en plus évidentes aux yeux de ses anciens clients, cette nouvelle information relayée par The Wall Street Journal pourrait bien changer la donne. Les 5 milliards de dollars d’actifs retrouvés comprennent des titres financiers et des cryptomonnaies facilement convertibles en argent liquide, ainsi que de la monnaie fiduciaire.

Hormis cette somme, FTX a également affirmé que les liquidateurs ont retrouvé des avoirs en cryptomonnaies qui ne peuvent pas être cédés contre de l’argent liquide à court terme. Comme l’indique Andrew Dietderich, « ces capitaux ne peuvent être vendus sans affecter le marché correspondant ». Le montant approximatif de ces avoirs n’a pas été divulgué. À tout cela s’ajoutent des actifs estimés à 170 millions de dollars et récupérés aux Bahamas où est basé FTX.

Encore et toujours Alameda Research

Juste avant l’annonce de la faillite de FTX, une transaction avait particulièrement retenu l’attention des autorités. La société sœur de la plateforme d’échanges d’actifs, Alameda Research, avait retiré 204 millions de dollars de huit adresses de FTX. Plus de deux tiers de cette somme ont ensuite été envoyés à des portefeuilles appartenant à la société de Sam Bankman-Fried (SBF). Cette manipulation laissait envisager qu’Alameda avait opéré comme entremetteur afin que FTX puisse récupérer une partie de sa fortune avant sa chute.

Adam Landis, l’un des avocats représentant FTX, a apporté plus de précisions autour de cette transaction, « Nous savons ce qu’Alameda a fait avec l’argent des clients de SBF. La société a acheté des voyages en avion, des maisons, des fêtes, des donations politiques. Elle a fait des prêts personnels à ses fondateurs. Elle a sponsorisé la FTX Arena à Miami, une équipe de Formule 1, le jeu vidéo League of Legends, et bien d’autres entreprises, événements et personnalités ». FTX affirme donc que cet argent a bien été dépensé par Alameda et qu’elle n’en a jamais vu la couleur.

L’ancien patron de FTX, Sam Bankman-Fried s’en prend au directeur général de Binance

Dans l’attente de son procès, SBF a été libéré sous caution et a été assigné à résidence chez ses parents en Californie. Dans un billet de blog, l’ancien patron est revenu sur les tenants et les aboutissants de ce qui a conduit à la faillite de son entreprise. Il affirme notamment que c’est de par l’effondrement d’Alameda Research, causé par la crise des cryptomonnaies, que FTX a sombré. C’est pour ces raisons qu’il a plaidé non coupable au début de l’année 2023 devant un tribunal fédéral de New York. « Je n’ai pas volé d’argent et je n’ai certainement pas caché des milliards », peut-on lire sur son blog.

Par ailleurs, l’homme d’affaires va encore plus loin. Pour lui, Changpeng Zhao, directeur général de la plateforme de cryptomonnaies, Binance aurait orchestré « une campagne de relations publiques extrêmement efficace pendant plusieurs mois visant à déstabiliser FTX ». En annonçant vouloir vendre l’ensemble de ses FTT, l’actif fondé par SBF, il aurait précipité la chute d’Alameda Research et de FTX. De son côté, Changpeng Zhao a réfuté ses accusations en affirmant que si FTX avait fait faillite c’était parce que ses dirigeants n’hésitaient pas à piocher dans les millions de dollars de fonds de ses utilisateurs.

John Ray III, le nouveau président-directeur général de FTX qui a la lourde tâche de trouver une solution pour rembourser les anciens clients de la plateforme, n’a pas hésité à contredire SBF. En novembre, il déclarait qu’il n’avait « jamais vu un échec aussi complet des mécanismes de contrôle d’une entreprise et une absence aussi flagrante d’informations financières fiables ». À noter que l’associé de SBF, Gary Wang, a plaidé coupable dans cette affaire et a décidé de collaborer avec les autorités américaines, de même pour Caroline Ellison, l’ancienne dirigeante d’Alameda Research.