Le projet Mineral d’Alphabet, qui se concentre sur l’agriculture durable, vient officiellement d’être promu au rang d’entreprise affiliée au géant de la Silicon Valley. Son objectif : « développer des outils pour aider l’humanité à nourrir sa population tout en préservant la planète ».

Un projet de la X Moonshot Factory

Le laboratoire d’innovation d’Alphabet, la X Moonshot Factory, a créé ce projet en 2018 en s’intéressant à la manière dont le machine learning pourrait être appliqué à la production végétale. En 2020, celui-ci a officiellement été baptisé Mineral, et il vient de devenir une entreprise à part entière. Cette dernière adopte une approche collaborative en établissant des partenariats avec des entreprises du système de production alimentaire.

« Notre mission est d’aider à développer l’agriculture durable. Pour ce faire, nous développons une plateforme et des outils qui permettent de rassembler, d’organiser et de comprendre des informations jamais connues ou comprises auparavant sur le monde végétal, et de les rendre utiles et exploitables », écrit Elliot Grant, PDG de la jeune entreprise, dans un billet de blog. Pour y parvenir, Mineral s’appuie sur l’intelligence artificielle générative, l’apprentissage automatique et la puissance de calcul périphérique.

La société explique se concentrer sur trois axes distincts : le développement de technologies de détection capables de générer de riches ensembles de données sur les plantes et cultures, l’organisation de données agricoles provenant de sources diverses pour le machine learning et la mise au point de puissants algorithmes, et enfin, la réalisation de recherches susceptibles de faire progresser de manière significative notre compréhension fondamentale du monde végétal.

Améliorer le rendement des cultures tout en respectant l’environnement

Mineral veut arriver à une « compréhension plus profonde des interactions complexes entre les gènes des plantes, l’environnement et les pratiques de gestion agricole » afin d’aider les agriculteurs à optimiser leur rendement tout en respectant l’environnement. Au cours des dernières années, elle a constaté que « la plupart des entreprises ne collectent pas la quantité, la diversité ou la qualité des données nécessaires pour tirer pleinement parti du machine learning ».

Pour recueillir les données nécessaires à son activité, l’entreprise a mis au point un rover alimenté par l’énergie solaire qui est déployé dans les champs, et souhaite désormais aller plus loin en installant ses capteurs sur d’autres engins comme des robots, des drones ou même des smartphones et du matériel agricole. Grâce à cette collecte d’informations multiformats, les bases de données qu’elle conçoit sont largement enrichies.

Pour Mineral, le potentiel du machine learning en agriculture est immense

Afin de comprendre en quoi le travail de Mineral peut être bénéfique, il suffit de s’intéresser à sa collaboration avec l’entreprise californienne Driscoll’s, spécialisée dans la culture de fraises. En partenariat avec les ingénieurs de Mineral, ses équipes sont parvenues à améliorer considérablement, à travers le machine learning, la précision de leurs prévisions de rendement de chaque plante. Leurs prévisions ont également été bien plus fréquentes et bien plus précises.

« Dans le cadre du projet de sélection, des robots ont été chargés de recueillir des données sur des millions de plantes, ce qui a permis aux travailleurs de se concentrer sur des tâches de plus haut niveau. Le projet de prévision des rendements a permis d’améliorer la précision, la fréquence et l’horizon de prévision. Enfin, le projet de contrôle de la qualité a permis de mettre en place des processus plus rapides, plus cohérents et moins coûteux », explique Mineral.

Considérée comme l’une des causes du réchauffement climatique, l’agriculture est également affectée par celui-ci. « Il n’y a pas de temps à perdre pour trouver des variétés de cultures plus résistantes au climat, pour passer à des pratiques moins gourmandes en produits chimiques et en combustibles fossiles, pour améliorer la santé des sols et pour restaurer la biodiversité », affirme l’entreprise.