Instagram et Facebook s’engagent à donner plus de pouvoir aux adolescents pour qu’ils choisissent les publicités qu’ils souhaitent, ou qu’ils ne souhaitent pas voir. Les options de ciblage pour les annonceurs seront limitées à partir de février 2023.

Quelles sont les nouvelles règles de ciblage ?

Dans un billet de blog publié le 10 janvier, Meta explique que les règles du jeu vont changer au sujet des publicités sur les adolescents. L’entreprise de Mark Zuckerberg a décidé d’apporter des changements à la façon dont Facebook et Instagram gèrent la publicité auprès des jeunes utilisateurs. En vertu de ces nouvelles règles, les annonceurs ne pourront bientôt plus exploiter autant de données personnalisées qu’avant pour cibler les adolescents.

Dès février 2023, Meta ne proposera plus l’option qui permettait de cibler les adolescents en fonction de leur sexe. Ce n’est pas tout, les annonceurs ne pourront bientôt plus cibler les utilisateurs de moins de 18 ans en fonction de leur activité sur Instagram et Facebook. L’outil de ciblage ne prendra plus en compte les comptes que ces utilisateurs suivent sur Instagram et les pages Facebook qu’ils aiment. Avec cette nouvelle réglementation, Meta veut donner plus de contrôle aux jeunes sur leur fil d’actualité.

Si de nombreuses publicités sont déjà interdites aux moins de 18 ans, celles portant sur l’alcool, les produits financiers et les produits et services de perte de poids, les adolescents pourront bientôt décider d’en voir encore moins. Une nouvelle page de confidentialité a été spécifiquement créée pour faciliter la tâche aux jeunes utilisateurs de Facebook et Instagram. Finalement, l’âge et la localisation seront les seules informations sur un adolescent que les annonceurs pourront exploiter.

Ces changements font suite aux différentes enquêtes des régulateurs sur la gestion des données des jeunes par les applications de Meta. La Commission irlandaise de la protection des données (DPC) a notamment mené une enquête de deux ans sur la façon dont Instagram traitait les données des jeunes de 13 à 17 ans. Le groupe Meta a finalement été condamné à une amende d’environ 400 millions de dollars pour ces infractions. Les changements progressifs de Meta ne vont évidemment pas jusqu’à la suppression totale des publicités pour les adolescents, une solution qui avait pourtant été envisagée par les régulateurs.

Si cette nouvelle règle va dans le bon sens pour la société, cela risque de mettre le groupe de Mark Zuckerberg un peu plus en difficulté. Toujours sous le coup d’une chute massive de ses revenus, de licenciements massifs et d’un pivot coûteux vers le métavers, le géant américain fait face à une nouvelle menace existentielle : son modèle publicitaire alimenté par les données est menacé.