Lundi 10 janvier 2023, la Cour suprême des États-Unis a autorisé WhatsApp à poursuivre son action en justice contre le logiciel espion Pegasus et sa société éditrice, NSO Group. La filiale de Meta affirme que l’entreprise israélienne a exploité une faille dans son application pour faire fonctionner son logiciel d’espionnage.

WhatsApp va poursuivre son action en justice contre NSO Group

Selon WhatsApp, le groupe israélien NSO Group aurait profité d’une faille dans l’application de messagerie pour installer son logiciel d’espionnage et ainsi réaliser une surveillance totalement illégale auprès de 1 400 personnes. Notamment des journalistes, des militants des droits de l’Homme ou encore des dissidents politiques. Les juges de la Cour Suprême ont donc rejeté l’appel de l’entreprise israélienne qui estimait que cette accusation n’avait pas lieu d’être. Le procès peut aller de l’avant.

NSO Group avait fait valoir qu’elle « était à l’abri des poursuites parce qu’elle agissait en tant qu’agent de gouvernements étrangers non identifiés lorsqu’elle a installé le logiciel espion Pegasus ». L’administration Biden a exhorté les juges à rejeter l’appel de la société éditrice du logiciel espion, notant que le département d’État américain n’avait jamais reconnu auparavant le fait qu’une entité privée agissant en tant qu’agent d’un État étranger, avait droit à l’immunité.

Meta a déclaré que « les logiciels espions de NSO Group ont permis de mener des cyberattaques visant des militants des droits de l’Homme, des journalistes et des responsables gouvernementaux. Nous sommes fermement convaincus que leurs opérations violent les lois américaines et qu’ils doivent être tenus de rendre des comptes pour ces opérations illégales ». Dans le courant de l’été 2021, alors que l’entreprise israélienne clamait son innocence, le PDG de WhatsApp, Will Cathcart, avait enfoncé le clou.

En réalité, la plainte de WhatsApp remonte à 2019. À l’époque, l’entreprise estimait que le logiciel de NSO Group avait été utilisé par 20 gouvernements différents. Lorsque le scandale du Projet Pegasus a éclaté au grand jour en 2021, Will Cathcart a décidé de prendre la parole. Il affirmait que « les rapports sur le Projet Pegasus correspondent à ce que nous avons vu lors de l’attaque que nous avons déjouée il y a deux ans, ils sont très cohérents avec ce que nous clamions alors. Beaucoup de ces cibles n’avaient rien à faire sous surveillance, de quelque manière que ce soit ».

De son côté, NSO Group maintient toujours la même version et estime que « Pegasus aide les organismes de renseignement à lutter contre la criminalité et à protéger la sécurité nationale » et que sa technologie est destinée à aider à attraper les terroristes, les pédophiles et les criminels.