Taïwan cherche un fournisseur pour l’aider à développer une constellation en orbite terrestre basse (OTB), à l’instar de ce que propose Starlink. Le pays est actuellement en négociation avec plusieurs investisseurs dans le but de lever des fonds pour ce projet. L’île a indiqué qu’elle souhaitait conserver une participation de principe dans cette future entreprise.

Starlink d’Elon Musk comme modèle

Taïwan craint depuis un demi-siècle une potentielle invasion de la Chine qui considère l’île comme faisant partie de son territoire. Les tensions se sont gravement accentuées durant l’été 2022 entre les deux entités, à l’occasion de la visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taipei. Taïwan a dû multiplier les pistes de réflexion sur ses options pour parer une éventuelle agression de la part de Pékin.

La guerre en Ukraine est très scrutée par les autorités de l’île. Ils voient une inspiration dans ce pays, perçu comme fragile, qui a fini par tenir à la puissance russe. L’utilisation de Starlink, fournisseur d’accès à Internet par satellites de SpaceX, pour maintenir les communications au sein de l’armée, semble avoir particulièrement intéressé les autorités. L’un des plus grands dangers pour Taïwan, en cas de conflit avec la Chine, est justement l’isolement. Face au succès de Starlink lors de ce conflit, Taïwan souhaite à son tour se doter d’un réseau de satellites similaires.

Les prémices du projet initié par le gouvernement taïwanais

Actuellement l’île est très loin de concrétiser ce projet. La ministre taïwanaise du numérique a indiqué qu’il faudrait encore « quelques années » pour que le système soit fonctionnel. Certains spécialistes de l’industrie se sont même montrés plutôt sceptiques quant aux perspectives de réussite de Taïwan. À ce titre, Bill Ray, vice-président de l’entreprise américaine de conseil et de recherche, Gartner, a déclaré au Financial Times que « pour l’instant, il n’y a qu’un seul acteur (SpaceX) et un très grand nombre de concurrents qui arrivent sur le marché, dont plusieurs ont déjà des difficultés financières ».

En attendant d’éventuels progrès dans le déploiement de cette constellation autonome, Taipei compte bien sûr le champion du domaine. Le vice-ministre aux Affaires numériques, Ning Yeh, a rapporté aux Échos, « On vient de lancer notre dossier de candidature pour accéder au réseau Starlink d’Elon Musk ».