À l’instar de beaucoup d’objets connectés, les voitures récoltent énormément de données. Stellantis a profité du Consumer Electronics Show (CES) pour annoncer, ce jeudi 5 janvier, la création d’une nouvelle unité commerciale. Celle-ci sera chargée de revendre les informations captées par les véhicules de ses clients. L’entreprise affirme vouloir développer l’activité data as a service, les données en tant que services.

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Le constructeur, issu d’une fusion entre les groupes PSA (Peugeot, Opel, Citroën…) et Fiat-Chrysler (Fiat, Lancia, Alfa Romeo…) en 2021, a lancé son unité nommée Mobilisights. Cette nouvelle division aura pour objectif de récupérer les données générées par les millions de véhicules connectés et de les transformer en applications et logiciels. Ensuite, ils seront revendus à des entreprises privées, des services publics ou encore des établissements d’enseignement et de recherche. Par exemple, il est possible d’imaginer qu’un assureur décide d’acquérir ces données pour personnaliser ou tout du moins ses tarifs, sur la base des trajets, du comportement du conducteur…

Ce lancement intervient dans le cadre de la recherche de diversification des revenus de l’entreprise. En mars 2022, le patron du constructeur automobile, Carlos Tavares, avait déclaré qu’il voulait doubler le chiffre d’affaires pour atteindre les 2 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie. Pour parvenir à son objectif, Stellantis avait annoncé un investissement de 33 milliards de dollars jusqu’en 2025 dans les logiciels et l’électrification de son parc automobile. Lors des deux prochaines années, l’entreprise prévoit de recruter plus de 4500 ingénieurs pour devenir leader du marché des services en voiture.

Cap sur les 20 milliards d’euros de revenus annuels d’ici 2030

Mobilisights, en plus d’avoir un effectif important, pourra donc bénéficier d’un grand flot de voitures électriques connectées, estimée à 34 millions en 2030, afin d’en tirer des bénéfices pendant plusieurs années. Stellantis a annoncé, que d’ici la fin de la décennie, la division fraîchement créée devra largement participer à l’objectif des 20 milliards d’euros de rendements annuels dans les services et logiciels.

Stellantis n’est pas le premier constructeur de véhicules à se lancer dans ce nouveau marché des données automobiles. En 2020, General Motors a lancé un service d’assurance basé sur les données recueilli par son logiciel installé dans ses voitures nommé Onstar.

Concernant la protection de la vie privée, la société affirme qu’elle et ses partenaires fonctionnent « dans le cadre d’une politique très stricte de la gestion des données et du respect de la vie privée ». Ce cadre, selon Stellantis, prévoit d’utiliser des données anonymisées et agrégées, « les données personnelles seront uniquement utilisées si le client donne son consentement ».