Une loi sur la transparence des salaires est entrée en vigueur, début janvier, en Californie, obligeant une grande partie des employeurs californiens à indiquer le montant des paies dans leurs offres d’emploi. L’objectif de cette nouvelle réglementation est de réduire l’écart des salaires entre les minorités et de les aider à se faire une place sur le marché du travail.

Les entreprises du berceau de la tech doivent s’y plier

Votée en septembre, la loi a pris effet lors du passage à la nouvelle année. Cette dernière contraint les entreprises californiennes de plus de 15 employés à afficher une fourchette salariale pour chaque position en Californie. Les sociétés avec plus de 100 employés sont également appelées à envoyer un rapport à l’État de Californie comprenant des données détaillées sur les salaires en fonction de la race, du sexe et de la catégorie d’emploi.

Depuis sa mise en place, il est possible de voir qu’un ingénieur système chez Apple touche entre 161 000 et 242 000 dollars par an. Un chef de produit pour la division Chrome de Google peut espérer entre 130 000 dollars et 201 000 dollars par an en milieu de carrière. Chez Meta, le salaire d’un directeur de l’ingénierie logicielle se situe entre 253 000 dollars et 327 000 dollars à l’année.

Vers une rémunération plus juste et équitable

La Californie rejoint la liste des États et des villes à mettre en place une telle loi, juste après le Colorado et la ville de New York. Aujourd’hui, plus de 20 % des 500 plus grandes entreprises, dont les géants de la tech, sont basées sur le territoire californien. D’après Payscale, une société de logiciel spécialisée dans la comparaison des salaires, 13 villes et États imposent une transparence totale sur les salaires. Un quart des employeurs aux États-Unis sont concernés.

Monique Limón, sénatrice de l’État de Californie ayant parrainé la nouvelle loi, a déclaré, relayée par CNBC, qu’« il faudra mettre en place un grand nombre d’éléments différents pour que les hommes et les femmes soient payés de la même manière pour la même quantité de travail et la même expérience ». Elle précise que « l’un d’entre eux est la transparence autour des fourchettes de salaires ». Selon le Bureau de recensement des États-Unis, pour un dollar gagné par un homme, une femme touche seulement 83 cents. À titre de comparaison, la situation est quasi similaire en France, où pour un euro gagné par un homme, une femme touche 84 centimes d’après Eurostat.

La loi se frotte à quelques limites

Si la loi sur la transparence des salaires en Californie fait avancer les choses dans le bon sens, cette dernière comporte toutefois plusieurs limites. Tout d’abord, les fourchettes salariales sont conséquentes, dépassant parfois 100 000 dollars entre le montant minimal et maximal. Cependant, plusieurs entreprises ont souligné que cet écart était plutôt réaliste et qu’il dépendait grandement des compétences et de l’expérience des personnes recrutées.

Ensuite, les recruteurs ne sont pas obligés de mentionner les primes ou la rémunération en actions, qui représentent souvent une grande partie du salaire annuel. Zuhayeer Musa, cofondateur de Levels.fyi, une société de coaching en recrutement dans le secteur de la tech, a mentionné à CNBC que « parfois, la rémunération en actions peut représenter plus de 50 % de la rémunération totale réelle ».

Enfin, la loi n’exige pas aux entreprises basées en Californie d’indiquer le montant du salaire pour des postes qui se trouvent en dehors de l’État. C’est le cas par exemple de Meta qui ne mentionne pas le montant de la rémunération pour ses offres d’emploi en Europe.

Malgré ces limitations, les défenseurs du texte sur la transparence des salaires espèrent que son adoption en Californie rendra la pratique courante dans les années à venir.