Ce n’est plus une nouvelle, depuis plusieurs mois, les entreprises de la tech évoluent dans un contexte économique difficile et doivent opérer des réajustements. Affecté par ce vent mauvais, Salesforce, l’éditeur de logiciel connu pour ses solutions de CRM, a annoncé à son personnel, le 3 janvier, qu’il allait se séparer de 10 % de ses effectifs et fermer certains de ses bureaux. L’entreprise américaine avait déjà licencié des centaines d’employés en novembre dernier et avait vu deux de ses cadres les plus haut placés démissionner en décembre.

8 000 personnes sur la sellette

Salesforce fait partie de ces entreprises de la tech à avoir énormément profité de la crise du covid-19. Les confinements à répétition ont forcé les sociétés à s’adapter et à utiliser des services et des logiciels permettant de travailler depuis chez soi. Toutefois, alors que la crise sanitaire touche à sa fin et que les habitudes de travail reviennent à la normale, Salesforce fait face à une baisse des dépenses de ses clients.

Marc Benioff, cofondateur de Salesforce a indiqué à ses salariés, dans une note interne consultée par l’agence Reuters que « notre environnement rencontre des difficultés et nos clients se montrent plus prudents dans leurs décisions d’achat ». Il explique qu’« alors que nos revenus se sont accélérés pendant la pandémie, nous avons embauché trop de personnes, ce qui a entraîné la récession économique que nous connaissons actuellement, et j’en assume la responsabilité ».

L’entreprise basée à San Francisco, qui comptait, fin octobre, près de 80 000 employés, prévoit de renvoyer 10 % de ses effectifs et réduire ses possessions immobilières. Le plan de restructuration devrait arriver à son terme à la fin de l’année fiscale 2024 et pourrait coûter entre 1,4 et 2,2 milliards de dollars. Les personnes remerciées bénéficieront de cinq mois de salaire, d’assurance maladie, d’aide à l’embauche et d’autres avantages.

Une année difficile pour Salesforce

En plein milieu de la pandémie, Salesforce s’est retrouvé inondé de demandes, l’obligeant à recruter à tour de bras. Entre janvier 2020 et octobre 2022, c’est plus de 30 000 salariés qui ont rejoint l’entreprise. Il s’agit d’une augmentation de 60 % en moins de trois ans.

Forte de sa position à cette période, Salesforce s’était offert Slack pour 27,7 milliards de dollars. Cependant, en décembre dernier, Bret Taylor, codirecteur chez Salesforce, et Stewart Butterfield, cofondateur et dirigeant de Slack, annonçaient quitter leurs fonctions au sein de l’entreprise. Des départs qui sont venus s’ajouter à un climat déjà instable. En novembre dernier, la société spécialisée dans la gestion de relation client avait dû procéder à une vague de licenciements suite au ralentissement de son activité.