Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol réclame des allégements fiscaux plus importants pour stimuler le secteur des semi-conducteurs et inciter de nouvelles entreprises à venir s’installer en Corée du Sud. Le pays est pris en étau entre la Chine et les États-Unis et la guerre technologique qu’ils se livrent.
La Corée du Sud veut plus d’allégements fiscaux
Le gouvernement sud-coréen, porté par son président Yoon Suk Yeol prévoit de porter à 25 % les allégements fiscaux accordés aux investissements des entreprises dans le secteur des puces électroniques. Dans un récent communiqué de presse du ministère des finances, on peut lire que « les grandes entreprises bénéficieront d’un crédit d’impôt de 15 % sur les investissements dans les installations de fabrication, contre 8 % prévus par la législation adoptée le mois dernier. Les dépenses des petites entreprises bénéficieront d’un allègement fiscal de 25 %, au lieu de 16 % ».
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Ce nouveau plan proposé par le gouvernement, qui sera présenté ce mois-ci, pourrait réduire la charge fiscale des entreprises de plus de 2,8 milliards de dollars. Si le président sud-coréen souhaite accentuer les efforts du pays dans le secteur, c’est parce que le a Corée du Sud se trouve dans une situation délicate. En effet, le pays, qui abrite les principaux fabricants de semi-conducteurs au monde (Samsung Electronics et SK Hynix) est pris en étau entre les États-Unis et la Chine dans une véritable guerre technologique.
Il est particulièrement inhabituel qu’un État propose une révision aussi rapide d’un texte. L’adoption du précédent projet de loi a été voté par les législateurs en décembre 2022. Cela n’a pas empêché le président Yoon d’ordonner à son gouvernement de réfléchir à des mesures d’incitation plus fortes pour stimuler l’industrie des puces. Ce que font les États-Unis avec le CHIPS Act. En revanche, il n’est pas certain que le nouveau texte sud-coréen obtienne le soutien nécessaire du parti d’opposition, qui est au passage majoritaire à l’Assemblée nationale.
Le gouvernement sud-coréen a peur d’être dépassé par les États-Unis, la Chine et le Japon qui investissent des milliards de dollars dans la mise en place de leurs propres chaînes d’approvisionnement en puces. Parallèlement, de plus en plus de pays adoptent des mesures protectionnistes pour éviter de revivre une pénurie comme après la crise sanitaire. Ce qui est évident, c’est que les sanctions américaines contre les exportations technologiques à destination de la Chine accentuent la pression sur la Corée du Sud. Le pays doit choisir entre les États-Unis, son allié en matière de sécurité, et la Chine, son principal partenaire commercial.