L’entreprise Flink qui promet de livrer les courses aux particuliers en moins de 10 minutes a atteint les 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Elle prévoit que son activité principale en Allemagne sera rentable d’ici fin 2023.

Flink a pour objectif la rentabilité face à la perte de vitesse de ses concurrents

Créée en 2020, Flink peut compter sur des investisseurs puissants comme la société de livraison américaine DoorDash et Prosus, un actionnaire majoritaire dans plusieurs applications alimentaires. Avec plus de 700 millions de dollars d’investissement, Flink résiste à la crise du secteur de la livraison rapide. Ses concurrents européens comme Weezy et les américains Buyck et Frige No More ont de leur côté été revendus ou ont fait faillite.

Début décembre, son principal rival allemand, Gorillas, a été racheté par une entreprise turque Getir après avoir dépensé la quasi-totalité de sa précédente levée de fonds d’un montant 1,3 milliard de dollars. À contre-courant, Flink est pour le moment très optimiste pour son avenir. Selon le Financial Times, la société a multiplié par cinq ses revenus nets afin d’atteindre les 400 millions d’euros, contre 80 millions en 2021. Ce calcul exclut les pourboires des livreurs et la TVA. Cette croissance devrait néanmoins être ralentie en 2023, l’entreprise prévoit de réduire ses investissements dans la conquête de nouveaux pays. Elle souhaite se concentrer sur la rentabilité de ses activités actuelles pour préserver ses fonds.

Cependant, Flink prévoit que son activité en Allemagne sera rentable au quatrième trimestre 2023. Le marché Outre-Rhin représente la moitié de son chiffre d’affaires. Ses filiales française et néerlandaise devraient quant à elles atteindre la rentabilité d’ici le quatrième trimestre 2024.

Ainsi, Flink devra à nouveau lever des fonds supplémentaires. En mai dernier, elle avait racheté Cajoo pour s’étendre en France. Néanmoins, la crise du secteur n’attire plus de nouveaux investisseurs. Ils sont désormais réticents en raison de la hausse des taux d’intérêt et de la récession imminente.

La société berlinoise se veut pourtant rassurante, ses ventes sont restées « très solides » face à l’inflation. Selon l’entreprise, la valeur moyenne des commandes est supérieure à 30 euros, sans compter les coupons promotionnels. À terme, la société vise une introduction en Bourse, mais devra attendre « plusieurs années » selon Olivier Merkel, fondateur de Flink.