En Australie, le boom de l’hydrogène vert bat son plein. De nombreuses entreprises se lancent dans une course effrénée pour décarboner l’économie du pays principalement basée sur les combustibles fossiles. Le nouveau gouvernement, élu l’année dernière, a adopté une première loi sur « l’action climatique ».

L’Australie amorce sa transition avec l’hydrogène vert

Au sein de la nouvelle politique écologique du gouvernement en place depuis quelques mois, l’hydrogène vert est la pièce maîtresse. Après le train électrique capable de recharger ses batteries en roulant, le pays s’attaque à de nouvelles technologies. Les voisins asiatiques de l’Australie pauvres en ressources, comme le Japon et la Corée, comptent également sur l’hydrogène vert australien pour les aider à se passer des combustibles fossiles dans les décennies à venir.

Selon un récent rapport de Spectrum, si on additionne les chiffres de la capacité des infrastructures australiennes pour produire de l’hydrogène vert, cela dépasse la capacité de production d’électricité du pays. Il y a donc une véritable vague d’hydrogène vert qui se propage dans le pays mais plus globalement dans le monde entier. Néanmoins, certains observateurs sont sceptiques.

Ils mettent en garde contre le fait que certains de ces projets d’hydrogène vert ne produiront jamais les effets escomptés. Un écho au boom de l’hydrogène d’il y a une génération, qui a finalement fait faillite. Selon David Norman, PDG de l’organisation de recherche sur les énergies propres Future Fuels Cooperative Research Centre à Wollongong, « en 2022, il est très facile pour deux personnes dont vous n’avez jamais entendu parler de créer un projet de 30 gigawatts et de publier un communiqué de presse ».

Il parle des projets fantômes. Un phénomène qui n’est pas lié à l’Australie mais qui tend à se répandre à travers le monde. Selon une étude réalisée en septembre 2022 par la société de conseil McKinsey & Company, seuls 10 % des 240 milliards de dollars alloués aux projets d’hydrogène sont effectivement mis en œuvre. Pourtant, il va en falloir beaucoup plus.

Dans ce contexte particulier, le Queensland accueille les deux projets les plus susceptibles de renforcer la crédibilité de l’industrie australienne de l’hydrogène vert en 2023. Il s’agit notamment du projet d’Ark Energy. Celui-ci s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’énergie propre menée en Australie par la société mère, Korea Zinc, un géant de l’affinage des métaux basé à Séoul.

L’autre lueur de réalité est un projet de construction à Gladstone de l’une des plus grandes usines de fabrication d’électrolyseurs au monde, qui promet de fournir une source locale d’équipements dans le chaos actuel des chaînes d’approvisionnement mondiales.