Taïwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) est actuellement en train de négocier son arrivée en Europe. Le leader mondial dans le secteur des semi-conducteurs souhaite installer une de ses usines dans la ville de Dresde en Allemagne, ce qui lui permettrait de mieux répondre à la demande de l’industrie automobile européenne en matière de composants électroniques.
Le temps de l’analyse et des négociations pour TSMC
D’après le Financial Times, l’entreprise taïwanaise devrait envoyer une équipe de spécialistes en Allemagne début 2023. Elle aura la lourde tâche de négocier une participation du gouvernement allemand dans la construction de l’usine dans l’est de l’Allemagne. Cette rencontre devrait également permettre d’évaluer les capacités de la chaîne d’approvisionnement locale afin de répondre à ses besoins et ainsi, mieux s’implanter dans la région.
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Ce voyage en Allemagne serait le deuxième en six mois. Un peu plus tôt ans l’année, les dirigeants de TSMC s’étaient rendus en Europe pour notamment analyser le besoin de ses clients dans la région. Elle a également eu plusieurs vives discussions avec des fournisseurs de matériaux et d’équipements permettant la fabrication de semi-conducteurs. La société taïwanaise a également sollicité une aide financière de leur part pour l’implantation de l’usine.
La firme va devoir déterminer si la construction de cette usine ne mettra pas trop à rude épreuve sa main-d’œuvre. En effet, dans ses autres usines, notamment situées au Japon et aux États-Unis, TSMC avait dû embaucher plusieurs centaines d’employés pour finaliser leur construction. « Nous essaierions de soutenir nos clients. Nous ne les laisserions pas marcher seuls dans le désert » a affirmé l’un des dirigeants d’un des fournisseurs avec lesquels le géant des semi-conducteurs est en discussion.
L’implantation de TSMC en Allemagne devrait booster la production en Europe
Fin 2021, TSMC avait amorcé des discussions avec certains de ses clients européens pour la construction d’une usine. Mais celles-ci avaient été interrompues avec le début de la guerre en Ukraine. L’inflation, la flambée des coûts de l’énergie et l’augmentation des taux d’intérêt ont contribué au fait que la firme ait pris un peu plus de temps pour reprendre les négociations, malgré le fait qu’elle continuait à signer des trimestres plus que corrects.
Si l’implantation d’une usine en Europe doit répondre aux intérêts de TSMC, elle intéresserait surtout l’Union européenne. Pour 2030, elle souhaiterait doubler sa part de marché dans l’industrie des semi-conducteurs et ainsi passer à 20 %, grâce à un programme de subvention. L’implantation d’une usine de la plus grande entreprise du secteur aiderait indéniablement l’Europe à atteindre cet objectif. Toutefois, Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, précise qu’il sera impossible de se passer complètement des importations dans le secteur.
Pour TSMC, le marché EMEA (Europe Middle East & Africa) représente actuellement 6 % de ses ventes annuelles. Une part de marché qu’elle espère voir grossir dans les prochaines années. En cas d’implantation en Allemagne, TSMC retrouvera l’américain Intel qui devrait s’implanter à Magdebourg, à environ 200 km de Dresde.