Amazon, géant du e-commerce, serait aussi un géant de la pollution. Selon un rapport publié par l’organisation non gouvernementale Oceana, les activités d’Amazon auraient généré près de 709 millions de tonnes de matières plastiques en 2021. Les déchets proviennent principalement des emballages, nécessaires au transport des 7.7 millions de colis livrés par Amazon chaque année. Le type de plastique utilisé dans la fabrication des emballages est particulièrement polluant, en raison de son faible degré de recyclabilité et la facilité avec laquelle il se propage dans les milieux naturels, particulièrement aquatiques.

Alerte greenwashing !

Tenter de mesurer l’empreinte environnementale d’Amazon est une tâche ardue. La pollution générée par la société de commerce en ligne est l’objet de tabous, volontairement entretenus par ses dirigeants. Malgré les demandes répétées des actionnaires pour plus de transparence et le vote d’une résolution par des investisseurs, Amazon reste laconique sur le sujet. En guise de réponse, Amazon a publié un article de blog, révélant comment l’entreprise « réduit le packaging » de ses colis et évalue sa production annuelle de matières plastiques à usage unique à 214 millions de tonnes, soit trois fois moins que le chiffre d’Oceana.

Les calculs ne sont pas bons

Selon Matt Littlejohn, vice-président et chargé des initiatives stratégiques au sein d’Oceana, le chiffre mis en avant par Amazon inclut seulement les entrepôts directement exploités par l’entreprise, et pas les centres administrés par des vendeurs tiers, alors que ces derniers participent activement au dynamisme économique de la société américaine.

Les initiatives existantes, comme le lancement de programmes de sensibilisation des consommateurs et l’octroi de subventions à des infrastructures de collecte de déchets sont également pointées du doigt par Oceana pour leur inefficacité. Ces dernières reposent sur le recyclage du plastique et non pas sur la réduction de son usage.

Amazon, le mauvais élève

Les activistes environnementaux appellent Amazon à se doter d’une stratégie à la hauteur des enjeux climatiques. Oceana exhorte Amazon à réduire l’empreinte carbone des produits vendus sur la marketplace, à définir des objectifs de réduction de son empreinte carbone, et à communiquer régulièrement sur ses avancées, à l’image d’autres sociétés comme Unilever et Mondelez.

Le rapport d’Oceana pourrait servir à enrichir le travail législatif en cours des commissaires européens, compte tenu du puissant levier de changement que représente la contrainte réglementaire. En effet, la Commission européenne a défini des critères de réduction d’usage du plastique dans le secteur du e-commerce, poussant Amazon à ne plus utiliser de sacs, sachets et coussins d’air en plastique à usage unique. Cette proposition sera prochainement soumise à l’approbation du Parlement européen et du Conseil.