Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, les sanctions des pays occidentaux envers la Russie affaiblissent son industrie. L’un des secteurs les plus touchés est celui des semi-conducteurs. Les principales entreprises du pays étaient approvisionnées, jusqu’à présent, par Taïwan, mais le pays asiatique a rejoint l’Europe et les États-Unis dans leur démarche.
Taïwan rejoint les restrictions des États-Unis et l’Union européenne
Au milieu des années 2010, la Russie avait décidé de ne plus être dépendante des entreprises américaines spécialisées dans les composants électroniques. Pour ce faire, le pays s’est appuyé sur deux entreprises, Baïkal et Elbrus, qui fournissent des processeurs en grande quantité. Problème, ceux-ci sont bien moins performants que ce que proposent des entreprises plus avancées dans ce secteur.
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À titre de comparaison, les puces Elbrus et Baïkal sont gravées en 16 nanomètres (nm) alors que des entreprises comme TSMC envisagent de graver en 2nm des 2024. Par ailleurs, les gravures en 7 ou 5nm sont la norme chez de nombreux fabricants de puces. Pour réussir à produire ces puces en quantité, les deux entités russes faisaient principalement appel aux entreprises taïwanaises qui leur envoyaient par la suite leur production.
Selon le média russe Kommersant, avec la fermeture des usines TSMC en Russie et les sanctions du gouvernement taïwanais contre la Russie, le pays ne peut plus recevoir de puces Elbrus ou Baïkal produites à Taïwan. Pour soutenir son effort de guerre en Ukraine, le pays est contraint de continuer ses recherches afin d’obtenir des semi-conducteurs performants.
La Russie peut se tourner vers la Chine, mais c’est compliqué
Pour essayer de remédier à ce revirement de situation, la Russie s’est tournée vers la Chine. L’Empire du Milieu n’est pas aligné sur les restrictions américaines, européennes et taïwanaises, et peut donc répondre théoriquement à la demande russe. Toutefois, les puces chinoises envoyées en Russie auraient un taux de défaillance de 40 %. Ce chiffre est 20 fois plus conséquent que celui évoqué avant le début de la guerre en Ukraine.
De plus, l’alternative chinoise pose un autre problème, celui du respect de la propriété intellectuelle. En envoyant les plans de ses puces aux entreprises chinoises, la Russie peut craindre l’espionnage économique chinois.
Difficulté supplémentaire, en octobre dernier, les États-Unis ont mis en place de nouvelles mesures restrictives envers l’Empire du Milieu. Elles ont pour but d’éviter que la Chine ne puisse obtenir des puces performantes, leurs plans ou bien les outils pour les concevoir en provenance des entreprises américaines ou de leurs alliés. Au cas où la Chine ne répondrait pas favorablement aux exigences russes, le pays de Vladimir Poutine serait contraint de passer par des marchés parallèles.