John Carmack, l’ancien directeur technique d’Oculus, a annoncé, le 16 décembre, qu’il quittait ses fonctions de consultant exécutif pour Meta en matière de réalité virtuelle (VR). Dans une note partagée sur son compte Facebook, il fait part de « sentiments mitigés » en évoquant « la fin de sa décennie dans la VR ».

Un départ doux-amer pour John Carmack

John Carmack a commencé à s’intéresser à la réalité virtuelle en 2012 avant de rejoindre la start-up Oculus, connue pour ses casques VR, en 2013 en tant que directeur technique. Un an plus tard, Meta, opérant encore sous le nom de Facebook, rachetait la jeune pousse pour la transformer en sa division Reality Labs qui dénombre aujourd’hui plus de 10 000 salariés.

Au cours des huit dernières années passées chez Meta, John Carmack a peu à peu réduit son rôle au sein de l’entreprise pour se positionner en tant que simple consultant pour le Reality Labs. Pour lui, le Meta Quest 2, le casque VR sorti en octobre 2020, représente la quintessence de son travail chez le géant de la technologie. « Le Quest 2 est presque exactement ce que je voulais voir depuis le début », écrivait-il, « nous avons construit un appareil assez proche de la perfection ».

Pour autant, l’expérience dans les équipes de la maison mère de la société basée à Menlo Park a laissé un goût amer à John Carmack qui révèle « être fatigué de lutter » contre les dirigeants. D’après lui, Meta « fonctionne à la moitié de son efficacité » alors qu’elle possède « une quantité ridicule de personnes et de ressources, mais nous nous auto-sabotons constamment et gaspillons nos efforts ».

John Carmack revient également sur les difficultés à faire porter sa voix auprès de ses supérieurs. « J’ai eu beaucoup de mal avec ça », a-t-il déclaré à ses employés, « J’ai une position qui me permet de me faire entendre au plus haut niveau ici, j’ai l’impression que je devrais être capable de faire bouger les choses, mais je ne suis manifestement pas assez persuasif ».

Alors que Meta est lourdement plombée par les recherches du Reality Labs sur le métavers et est contrainte de se séparer de 11 000 salariés, John Carmack voit son futur dans sa propre start-up, Keen Technologies, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Si ses projets ne tournent plus autour de la réalité virtuelle, il reste persuadé que « personne n’est mieux positionné que Meta » pour développer des appareils VR et assure que « tout ce qui est nécessaire à un succès spectaculaire est là, mais il n’est pas mis en place de manière efficace ».