Selon des informations exclusives du Financial Times, Amazon aurait accepté de modifier certaines de ses pratiques commerciales (à contrecœur) dans le cadre d’un nouveau règlement européen.

Un nouvel accord entre Amazon et l’Union européenne ?

Le géant américain a signé un accord avec les régulateurs de l’Union européenne qui va l’obliger à « apporter des changements significatifs à ses pratiques commerciales ». Des changements qui permettront également à Amazon d’éviter une nouvelle bataille juridique et une amende de plusieurs milliards de dollars. Un accord doit être officialisé le 20 décembre 2022 à ce sujet. Il mettre fin à deux grandes enquêtes antitrust initiée par les régulateurs européens.

L’accord en question va obliger Amazon à proposer à ses concurrents présents sur la plateforme une « visibilité similaire ». Il sera également interdit à la société d’utiliser les informations confidentielles qu’elle recueille sur les vendeurs tiers pour enrichir sa propre offre de produits. C’est un vrai signe de progrès pour les régulateurs européens. Depuis des années, ils tentent, avec un succès mitigé, de contraindre les plus grandes entreprises technologiques du monde à modifier leurs pratiques commerciales.

Selon les autorités européennes, de nombreuses pratiques entravent la concurrence, sapent les garanties en matière de confidentialité des données et permettent la diffusion de contenus illicites en ligne. Avec ce premier accord entre l’Union européenne et Amazon, on peut imaginer que d’autres géants américains suivront. Apple, Google et Meta, qui font également l’objet d’enquêtes antitrust au sein de l’Union, s’efforcent actuellement de se conformer aux nouvelles lois européennes.

Si l’accord avec Amazon ne s’appliquera officiellement qu’au territoire européen, le géant américain pourrait décider d’adopter certains changements en dehors des frontières de l’Union. C’est une bonne opération pour Amazon qui va éviter une amende équivalente à 10 % de son chiffre d’affaires mondial, qui était en 2021 de 470 milliards de dollars. « L’efficacité de l’accord avec Amazon et des nouvelles lois dépendra de leur application », selon Agustin Reyna, directeur des affaires juridiques et économiques de l’Organisation européenne des consommateurs.

Par le passé, Amazon a déjà décidé de modifier ses pratiques pour éviter de sortir le porte-monnaie. Ce fût le cas en 2017, à l’occasion d’un conflit avec les éditeurs de livres électroniques, ou en 2019 sur les conditions de services pour les marchands tiers.