Énième rebondissement entre les représentants politiques américains et l’application chinoise : un nouveau projet de loi vise à interdire TikTok, propriété de la société chinoise ByteDance, a été présenté mardi à Washington. Les défenseurs du texte expliquent vouloir protéger les données des utilisateurs américains contre le Parti communiste chinois.

Une menace d’interdiction qui plane sur TikTok depuis 2020

Sous l’administration Trump, la menace d’interdire le réseau social chinois a déjà été évoquée à plusieurs reprises. À ce titre, en 2020, l’ancien président des États-Unis a signé différents décrets visant à faire interdire TikTok sur le sol national. Un potentiel rachat par Microsoft, puis par Oracle a également été évoqué, mais n’a pas abouti. Finalement, les interdictions n’ont jamais eu lieu et l’élection d’un nouveau président, démocrate, a rebattu les cartes.

À son arrivée à la tête de la Maison-Blanche, Joe Biden a révoqué trois décrets de Trump contre TikTok et WeChat mais ce n’est pas pour autant que le démocrate a fait preuve de clémence à l’égard des réseaux sociaux chinois. À peu de chose près, la méfiance de l’actuel président des États-Unis est équivalente à celles de son prédécesseur, à la différence que sa manière d’agir est moins brouillonne.

Dernièrement, les discussions engagées de longue date entre l’administration Biden et TikTok ont été, à nouveau, retardées. Elles achoppent autour de l’accessibilité, ou non, à l’algorithme de ByteDance, la maison mère du réseau social. Les républicains, en force au sein de la Chambre des représentants depuis novembre, ont profité de la brèche pour agir. Ils ont été rejoints par un élu démocrate.

Vers une interdiction définitive du réseau social ?

TikTok a pourtant tout tenté pour rassurer les autorités américaines. Les données des utilisateurs américains sont désormais stockées en dehors de la Chine, hébergées et gérées par Oracle. Des démarches qui n’ont pas suffi à rassurer le directeur du FBI. Ce dernier a indiqué en novembre être « extrêmement préoccupé » par l’influence potentielle du gouvernement chinois via TikTok sur les utilisateurs américains.

Baptisé « Anti-Social CCP Act », le projet de loi vise à « interdire définitivement TikTok, contrôlé par Pékin » a déclaré le sénateur républicain Marco Rubio, historiquement hostile à l’application et à l’origine du texte. Il a également pointé du doigt les liens étroits entre les organes de propagande chinois et les employés de ByteDance.

TikTok a réagi en indiquant que l’entreprise continuerait, malgré cette proposition de loi, à mettre tout en œuvre pour arriver à un accord qui garantisse la sécurité des données des utilisateurs américains. En effet, un potentiel blocage de l’application sur le sol américain serait un coup dur pour l’application qui y compte pas loin de 138 millions d’utilisateurs mensuels actifs.