Aux États-Unis, une affaire judiciaire opposant Google à Genius, site répertoriant des paroles de chansons ainsi que des annotations sur ces dernières rédigées par des bénévoles, pourrait finalement être relancée.

Genius accuse Google de voler son travail

En 2019, Genius engageait des poursuites contre Google pour lui réclamer 50 millions de dollars. Le site accusait la firme de Mountain View d’utiliser les paroles qu’il répertorie pour les mettre en avant dans ses résultats de recherche. Or, Google publiait également les annotations présentes sur Genius, sans pour autant indiquer d’où le travail provenait, lui faisant perdre d’importantes parts de trafic. La même année, le géant américain annonçait apporter des changements à ses pratiques en signalant d’où venaient les paroles.

En 2020, une juge a donné raison à Google en affirmant que les revendications de Genius étaient entendables mais concernaient des paroles écrites par des artistes. De ce fait, le contenu que le site assurait posséder ne lui appartenait pas.

Au mois de mars cette année, cette décision a été corroborée par trois autres juges faisant partie de la Cour d’appel des États-Unis. Genius n’a pas abandonné pour autant : en août, le site a demandé à la Cour suprême d’intervenir. Il a déclaré que la décision allait à l’encontre de la majorité des autres circuits de justice du pays, et pourrait permettre aux grandes entreprises technologiques de voler le contenu de sites qui regroupent des informations créées par les utilisateurs, notamment Reddit, eBay et Wikipedia, sans aucune répercussion.

La Cour suprême sollicite l’administration Biden

L’agence de presse Reuters rapporte que la Cour suprême vient de solliciter l’avis de l’administration dans cette affaire. Elle cherche à connaître son avis sur la décision qui innocente Google ; en général, elle demande souvent l’avis du solliciteur général sur les affaires dans lesquelles le gouvernement des États-Unis pourrait avoir un intérêt.

« Cela ne sert aucun objectif public – et certainement pas les objectifs de la loi sur le droit d’auteur – d’empêcher ces entreprises de faire respecter leurs contrats afin que des mastodontes comme Google puissent aspirer du contenu et accroître leur domination sur Internet », a déclaré Genius.

De son côté, Google a déclaré au mois de novembre que Genius voulait « ignorer les véritables détenteurs de droits d’auteur et inventer de nouveaux droits par le biais d’un prétendu contrat ». Si le gouvernement estime que les arguments de Genius sont valables, alors ses poursuites judiciaires contre Google pourraient être relancées.