La guerre des semi-conducteurs opposant les États-Unis et la Chine continue de faire rage. Afin de s’affranchir des restrictions américaines, plusieurs entreprises chinoises misent sur l’architecture libre d’utilisation RISC-V. Fin novembre, lors d’un événement de l’industrie, onze d’entre elles ont présenté une douzaine de puces reposant sur ce modèle open source.
L’architecture RISC-V comme moyen de contourner les restrictions
RISC-V est la cinquième génération d’une architecture de jeu d’instructions, accessible gratuitement, développée en 2010 par l’Université de Californie à Berkeley. Rapporté par le South China Morning Post, le consortium industriel RISC-V chinois, composé de plusieurs start-up et du constructeur de circuits intégrés VeriSilicon Holdings, estime que les nouvelles puces RISC-V « représentent l’avancée technologique de la Chine en matière de circuits intégrés ».
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Les puces révélées par les sociétés chinoises peuvent être utilisées dans de nombreux domaines, des ordinateurs portables aux communications sans fil, en passant par la gestion de l’énergie. Certaines se vantent même d’avoir « réalisé des percées technologiques significatives ».
Elles permettront notamment de contourner les différentes mesures de restrictions instaurées par l’administration Biden. En plus des mesures directes pour empêcher l’accès des fabricants de puces chinois à des technologies américaines, Washington a conditionné l’obtention de subventions via son Chips Act à l’absence d’investissements majeurs en Chine durant 10 ans.
Vers une concurrence solide ?
Aujourd’hui, le marché des semi-conducteurs est dominé par le géant américain Intel et son architecture X86, présente dans la majorité des ordinateurs de bureau et portables. En ce qui concerne les puces pour smartphones, c’est Arm qui est derrière la plupart des architectures.
StarFive, une entreprise basée à Shanghai, a déclaré que son microprocesseur (CPU) a été conçu pour rivaliser directement avec le Cortex-A76 d’Arm et qu’il pourrait devenir la première puce RISC-V à être compatible avec les « applications grand public des ordinateurs portables » au monde. Timesintelli Technology, un autre acteur de l’industrie, affirme que certains de ses processeurs RISC-V peuvent entrer en concurrence avec les Cortex M et Coretex R d’Arm. Ces puces devraient être lancées sur le marché en 2023.