Depuis quelques jours, le Nigeria a décidé de plafonner les retraits en espèces aux distributeurs automatiques à 45 dollars par jour. Comme l’explique Bloomberg, l’objectif de cette nouvelle mesure est de favoriser les paiements numériques.

Le Nigeria veut favoriser les paiements numériques

La Banque centrale du Nigeria demande aux habitants de préférer l’eNaira aux paiements en espèces. La transition a encore du mal à se faire, mais le pays cherche à favoriser l’inclusion financière, mais aussi à réduire la corruption. C’est une première dans le pays : la Banque centrale a décidé de limiter les retraits à 45 dollars par jour dans le but de stimuler les paiements numériques dans le pays le plus peuplé d’Afrique.

À partir du 9 janvier, les retraits seront donc plafonnés à 20 000 naira (44,97 dollars) par jour, contre 150 000 naira à ce jour. Les retraits hebdomadaires d’espèces auprès des banques sont limités à 100 000 naira pour les particuliers et 500 000 naira pour les entreprises, et tout montant supérieur à cette limite entraînera des frais de 5 et 10 %, respectivement, a indiqué la Banque centrale du Nigeria.

De quoi pousser les habitants du pays à utiliser des moyens de paiement numériques. Cette mesure est la dernière d’une série d’ordonnances de la Banque centrale visant à limiter l’utilisation de l’argent liquide et à développer les monnaies numériques afin d’améliorer l’accès aux services bancaires. À ce jour, l’argent liquide représente encore 85 % des échanges dans le pays et près de 40 millions de nigérians adultes n’ont pas de compte bancaire.

La Banque centrale du Nigeria a également annoncé qu’elle prévoyait d’émettre de nouveaux billets à partir de mi-décembre, dans l’objectif « d’éponger l’excédent d’argent liquide ». Les nigérians ont jusqu’à la fin du mois de janvier pour rendre leurs anciens billets. Dans le cadre des règles qui entreront en vigueur le 9 janvier, il sera également interdit d’encaisser des chèques de plus de 50 000 naira au guichet.

Selon la Banque centrale du pays, « les habitants doivent être encouragés à utiliser des canaux alternatifs, banque par Internet, applications de banque mobile, cartes bancaires, eNaira, etc. pour effectuer leurs transactions bancaires ».

De son côté, le gouvernement italien souhaite adopter la stratégie inverse. En effet, Giorgia Meloni, fraichement élue à la tête d’une coalition de droite, veut mettre un coup d’arrêt à l’ère des paiements numériques dans le pays. Elle voit les paiements numériques comme un « cadeau illégitime fait aux banques et une taxe cachée sur les petites entreprises et les foyers ».