Dans une déclaration officielle, Meta demande au gouvernement des États-Unis de ne pas « trop réglementer » le métavers afin de ne pas entraver l’innovation sur ce nouveau marché.

Pas de réglementation pour le métavers ?

Meta exhorte Washington à adopter une approche non interventionniste au sujet du métavers. Selon l’entreprise de Mark Zuckerberg, une réglementation excessive pourrait empêcher les acteurs qui travaillent sur ce sujet de se développer dans de bonnes conditions, voire même « entraver l’innovation ». Dans un document publié le vendredi 2 décembre 2022, Meta fait valoir que bon nombre des lois et réglementations en vigueur dans le monde pourraient s’appliquer au métavers, et que cela ne serait pas bon.

Selon le géant des réseaux sociaux, ce n’est pas une bonne stratégie. Edward Bowles, responsable de la politique en matière de technologies chez Meta, a déclaré aux journalistes que les régulateurs pourraient « bloquer l’innovation » s’ils créaient un nouveau régime réglementaire pour le métavers. Pour rappel, le métavers est encore un terme légèrement fourre-tout, qui désigne un monde virtuel immersif qui n’existe pas encore et dans lequel les utilisateurs pourraient un jour travailler, jouer à des jeux, faire des achats et interagir entre eux.

Il est courant que les entreprises, en particulier les titans de la Silicon Valley, découragent les politiciens de créer de nouvelles réglementations. Mais depuis quelques années, les législateurs ont tendance à vouloir contrôler les grandes entreprises technologiques et notamment leurs investissements dans le domaine de la réalité virtuelle. Récemment, la FTC a empêché le rachat de Within par Meta. Il faut dire que les technologies liées au métavers ouvrent les portes d’un monde très vaste, en particulier en matière de vie privée.

Dans cette déclaration, Meta donne justement des garanties aux régulateurs sur la création d’un code de conduite et de règles strictes. En Europe, Margrethe Vestager, responsable des questions numériques au sein de l’Union européenne, a demandé aux autorités de réglementation de se pencher sur le métavers afin de « résoudre les problèmes avant qu’il ne soit trop tard ». En France, un rapport appelle à étendre au métavers les règles européennes en matière de vie privée et d’expression en ligne.

Étrangement, aux États-Unis, les régulateurs ne se sont pas encore vraiment emparés du sujet. Le gouvernement américain et les législateurs doivent pour le moment faire face à une crise des cryptomonnaies, avec la chute de FTX. Le cas du métavers sera probablement traité dans une second temps et Mark Zuckerberg n’en a certainement pas terminé avec son chemin de croix.