Selon Nikkei Asia, Huawei met discrètement en place une nouvelle chaîne d’approvisionnement manufacturière dans toute la Chine pour tenter de survivre à la répression américaine.
Huawei relance la production de puces en Chine
L’entreprise chinoise souhaite doubler sa production de puces au cours des deux prochaines années. Faute de pouvoir acheter des semi-conducteurs à l’étranger, Huawei a décidé de les fabriquer. De Pékin à Shenzhen, son port d’attache, Huawei tente de transformer en profondeur la chaîne d’approvisionnement en Chine. Il y a encore quelques années, l’entreprise avait pour habitude de concevoir ses propres puces et de les faire fabriquer à Taïwan ou ailleurs. Aujourd’hui, à cause des sanctions américaines sur les exportations, cela n’est plus possible.
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Dans la ville portuaire de Quanzhou, au Sud-Est de la Chine, une usine quasi abandonnée, frappée par les sanctions américaines il y a quatre ans, est discrètement revenue à la vie. Fujian Jinhua Integrated Circuit Co (JHICC), un fabricant de puces, avait dû interrompre ses activités après que les États-Unis l’aient accusé de voler des secrets commerciaux fin 2018. Il y a quelques mois, l’entreprise a progressivement relancé sa production avec l’apparition d’un nouveau client. Des ingénieurs et des ouvriers embauchés par Huawei ont repris l’usine.
Juste en face de cette gigantesque usine, la société Quliang Electronics, un fournisseur de services de conditionnement de puces, construit un deuxième site de production dans l’objectif de répondre à la demande croissante de ce même client : Huawei. Cette nouvelle chaîne d’approvisionnement est pour le moment bien inférieure à ce qu’elle était avant d’être frappée par les sanctions américaines. Avant 2020, Huawei était beaucoup plus puissant qu’aujourd’hui. Cependant, l’entreprise ne lâche rien et fait tout pour survivre.
À mesure que Huawei se développait, Washington s’est alarmé des liens présumés de l’entreprise avec l’armée chinoise, ce que l’entreprise a longtemps nié. Les sanctions annoncées en 2020 par l’administration Trump l’ont empêché de continuer sur cette lancée. L’entreprise s’est montrée résiliente, en déjouant même certaines prédictions qui estimaient qu’elle ne résisterait pas.
JHICC et Quliang ne sont que deux exemples des ambitions de Huawei en matière de chaîne d’approvisionnement nationale. Avec l’aide des gouvernements locaux de toute la Chine, Huawei et ses partenaires travaillent à la mise en place d’un nouveau réseau de production et d’assemblage de puces à Pékin, Wuhan, Qingdao et Shenzhen, la base d’origine de Huawei, avec des investissements estimés à plus de 400 milliards de yuans (55,8 milliards de dollars). L’objectif est simple : remplacer les fabricants et les fournisseurs étrangers.