Un nouveau programme nommé « Airbnb-friendly apartments », littéralement, appartements adaptés à Airbnb, répertorie les biens en location qui pourront être aisément convertis en logements Airbnb. Il vise à faciliter les démarches de location de biens immobiliers, afin que ces derniers soient proposés aux clients de la plateforme. Pour le moment, le service est uniquement disponible dans 25 villes à travers les États-Unis – dont Austin, Los Angeles, Miami et Tampa.

La mise en œuvre de ce programme vise à rééquilibrer la balance entre offre et demande. En effet, de moins en moins de propriétés sont mises en location sur la plateforme. Le nombre de mises en location aux États-Unis a diminué de près de 5 % en octobre 2022 par rapport aux chiffres de 2019. Cela est en partie dû aux contraintes réglementaires qui pèsent sur les locataires.

De nombreux contentieux entre des locataires et propriétaires de biens ont entaché la réputation d’Airbnb à travers le monde. Ils ont entraîné une évolution des législations qui peuvent diffèrer selon les pays. À Paris, un locataire doit obtenir l’accord de son propriétaire avant de mettre un bien en location sur la plateforme, sous peine d’une forte amende. Aux États-Unis, la réglementation est d’autant plus complexe qu’elle peut changer selon l’État concerné, ce qui participe à la confusion généralisée.

Pourtant, selon une étude menée par l’entreprise de Brian Chesky, PDG d’Airbnb, près de trois quarts des adultes américains sont favorables à l’idée d’autoriser les locataires à partager leur appartement à court terme. Face à ce constat, Airbnb a donc mis en place ce nouveau système de mise en relation entre des individus à la recherche d’appartement à proposer sur Airbnb et des propriétaires qui auront préalablement partagé leur accord pour que les futurs occupants puissent louer leur logement. En contrepartie, ils reçoivent une commission comprise entre 20 et 25 % des revenus générés par l’hôte.

L’introduction de ce programme ne fait pas l’unanimité. Lauren Leffer, journaliste à Gizmodo, estime que ce système est une version moderne du « féodalisme », soit un échange de services : un terrain contre un droit de résidence et d’exploitation. Mais l’expansion d’Airbnb pose surtout un problème d’inflation des loyers, communément appelé « Airbnb Effect ». Deux chercheurs américains ont démontré que chaque augmentation de 1 % du nombre d’annonces Airbnb dans un lieu donné entraîne une augmentation corrélative de 0,018 % du prix des loyers. Les mois à venir démontreront si ce pari est réussi, mais ne risque pas d’améliorer l’inflation immobilière aggravée par Airbnb.