Google a annoncé, lundi 28 novembre, avoir cédé sous licence son modèle de recherche sur l’IA pour le dépistage du cancer du sein à iCAD, une société de technologie pour la santé. C’est une première pour le moteur de recherche qui, dans l’espoir d’améliorer l’évaluation des risques et la détection plus précise du cancer, a concédé une licence pour une de ses technologies.

Google investit dans le domaine de la santé via des IA

Depuis plusieurs années, Google a largement investi dans le développement des applications de santé, par le biais des intelligences artificielles capables de lire des radios mieux que les médecins. De fait, en 2018 une équipe de recherche du Narval Medical Center de San Diego et de DeepMind, a mis au point un algorithme capable de détecter des tumeurs métastatiques du cancer du sein avec une précision de 99 %.

En 2020, des chercheurs de Google ont publié, dans la revue Nature, un article, dans lequel ils ont indiqué que leur système d’IA dépassait certains radiologues dans l’identification des signes du cancer du sein. Parmi les milliers de mammographies étudiées, le système a permis de réduire les faux négatifs jusqu’à 9,4 % et il a diminué les faux positifs jusqu’à 5,7 %.

Récemment, Google Cloud a lancé une plateforme pour l’imagerie médicale renforcée par l’IA : la Medical Imaging Suite. Cette dernière permet aux professionnels du secteur d’améliorer leur traitement et leur analyse des radios, notamment, grâce à des algorithmes surentraînés, qu’il est possible de comparer à des « super-assistants virtuels » afin d’aider le travail des radiologues.

Des limites persistent quant à l’utilisation de l’IA dans le domaine médical

Concrètement, iCAD envisage d’associer le modèle de recherche en IA, pour le dépistage du cancer du sein, de Google à ses outils déjà existants. Dans le détail, il y a deux dispositifs qui sont concernés. Le premier, « ProFound AI », permet d’analyser les images de la tomosynthèse mammaire numérique (TCD). Il s’agit d’une technique d’imagerie avancée aussi appelée « mammographie 3D ». Le second, est un outil d’évaluation des risques qui livre une estimation personnalisée du risque de développer un cancer du sein.

Cependant, même si l’espoir est grand concernant l’utilisation et la réussite de l’IA dans le quotidien des médecins et de leurs patients, les chercheurs restent prudents car quelques freins persistent. En effet, des erreurs ont déjà été commises, en 2020, dans la recherche de Google lorsque des radiologues ont décelé un cancer que le modèle n’a pas vu au départ. De plus, selon le New England Journal of Medicine (NEJM) même si l’IA à un potentiel intéressant, elle « a aussi des limites inhérentes, en particulier lorsqu’il s’agit de diagnostiquer un cancer à un stade précoce ».

En outre, selon The Verge, il est nécessaire de voir plus loin plutôt que de s’en tenir à un résultat « binaire » du compte rendu médical, c’est-à-dire « cancer » ou « pas de cancer ». Ainsi, des outils comme l’intelligence artificielle « doivent s’améliorer » pour offrir plus de deux options afin d’accorder de l’importance à la « zone grise du diagnostic ». Néanmoins, L’IA n’est pas encore capable de tenir compte de toutes les nuances de la santé d’un patient, voilà pourquoi la présence des médecins reste indispensable dans le diagnostic des cancers.